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le Jeudi 27 mars 2025 17:39 | mis à jour le 28 mars 2025 16:18 Actualités

Trois nouvelles médailles pour Joshua

L’athlète de 24 ans revient d’Italie avec un parcours impressionnant et une confiance renouvelée.
Trois nouvelles médailles pour Joshua
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« Fais de ton mieux. Tu ne peux pas contrôler les autres patineurs. »

Joshua Boudreau est arrivé au Starbucks de Yellowknife en uniforme de l’équipe canadienne, tout juste après son quart de travail au supermarché Independent. Il a posé son sac, commandé son Frappuccino, puis sorti fièrement ses trois médailles : deux d’argent et une de bronze, remportées quelques jours plus tôt aux Jeux Olympiques spéciaux mondiaux d’hiver, à Turin.

« La nourriture en Italie était bien meilleure qu’ici, hein », lâche-t-il avec un sourire en regardant le menu du café. Il n’a pas tort – et il a beaucoup à raconter.

À son retour à Yellowknife, Joshua a eu droit à un accueil surprise à l’aéroport, drapeaux canadiens à la main. « Je ne m’y attendais pas. Tout le monde était très fier de moi. J’ai eu du support, c’était bien. » Cette chaleur humaine, il la garde en mémoire comme l’un des plus beaux moments de son aventure. « C’est parce que j’ai représenté le Canada ; et ça, c’est très gros. »

Le jeune homme de 24 ans a décroché l’argent au 1 000 m et au 777 m, et le bronze au 500 m. Parmi les trois, c’est la course de 777 mètres qui l’a le plus mar-qué : « J’étais en quatrième place au début. Après ça, j’ai passé deux personnes pour être à la deuxième place. » Il raconte que pendant chaque course, il fait tout pour garder une concentration imperturbable. « Fais de ton mieux. Tu ne peux pas contrôler les autres patineurs. »

Joshua a commencé à patiner à l’âge de 10 ans, sur des patins de hockey. Il a continué ainsi pendant six ans avant de se tourner vers le patinage de vitesse. Il explique les différences en montrant une photo. « Les lames sont vraiment minces, comme 1,1 millimètre. Et les bottines, c’est littéralement comme des sou-liers. »Il s’entraine principalement au multiplex de Yellowknife, où les conditions lui conviennent bien. Il lui arrive aussi de patiner sur les lacs, en famille, sim-plement pour le plaisir : « On joue au hockey dehors, juste pour s’amuser. » Et quand on lui demande quelle équipe il soutient, la réponse ne se fait pas attendre : « Les Maple Leafs de Toronto. »

« Je ne m’y attendais pas. Tout le monde était très fier de moi. J’ai eu du support, c’était bien. »

Mais sur la glace, c’est la vitesse qui le passionne. Il n’a pas besoin d’un radar pour savoir à quelle allure il file : « Je peux le sentir quand je vais plus vite, parce que je peux mettre beaucoup plus de pression sur la glace. »

Au-delà des chronos, ces Jeux à Turin étaient aussi une expérience humaine. Joshua a noué des liens avec des athlètes de Hongrie, de Corée du Sud et de Chine. Il raconte aussi l’ampleur de la délégation canadienne : « Toute l’équipe, on était 134 au total. On était la deuxième plus grosse équipe, après les États-Unis. »

Il s’entraine quatre fois par semaine : trois fois sur la glace, et une fois en musculation avec un entraineur personnel. Il fait aussi des duathlons, pour entretenir son endurance. Et il a déjà la tête tournée vers l’avenir : « Je vais peut-être essayer pour l’athlétisme, pour aller aux Jeux mondiaux au Chili. Après ça, je veux aller en Suisse, aux Jeux d’hiver. »

Avant Turin, Joshua Boudreau avait déjà laissé sa trace sur les podiums : trois médailles aux Jeux nationaux en 2024, trois autres en 2020, et quatre médailles d’argent aux Jeux provinciaux de 2019. Une régularité qui témoigne d’un engagement sans faille.

Quand on lui demande ce qu’il dirait à un jeune qui veut suivre ses traces, il répond simplement : « Juste, suis tes rêves. L’entrainement, ça va t’aider. Patine comme tu patines à la pratique, c’est tout. C’est littéralement juste ça, mais juste plus vite. »

Ancien élève de l’école Allain St-Cyr, il cite plusieurs enseignants qui ont marqué son parcours : « Monsieur Mathieu était mon professeur. Monsieur Simon, Madame Lisande aussi. » Même s’il ne les a pas encore revus depuis son retour, il imagine leur réaction. « C’est sûr qu’ils vont être très fiers de moi. Parce que trois médailles au Mondial, pour représenter le Canada, c’est… c’est énorme. »