Les députés yukonais approuvent unanimement le projet de loi.
Le projet de loi sur l’Université du Yukon a été unanimement approuvé en seconde lecture le 28 octobre à l’Assemblée législative du Yukon. Le projet de loi 2 vise la transformation du Collège du Yukon en Université du Yukon.
Le modèle préconisé est appelé hybride; il procurera des diplômes et des certificats, de l’apprentissage de métiers, de la formation continue et de l’éducation aux adultes.
L’échéancier visé verrait le Collège du Yukon devenir une université en mai 2020.
En chambre, le projet a été longuement présenté par la ministre de l’Éducation et députée libérale de Riverdale South, Tracy-Anne McPhee.
Elle a notamment insisté sur les consultations faites auprès des Premières Nations et leur lien avec la future institution.
« Cette législation vise à garantir que ce travail se poursuivra, car il inclut un engagement de l’université à honorer et à soutenir la réconciliation avec les Premières Nations du Yukon, à construire la capacité des gouvernements des Premières Nations à mettre en place des ententes finales d’autogouvernance, et à incorporer leurs cultures, leurs savoirs et leurs priorités en éducation dans la programmation et les activités de l’université », a dit Mme McPhee.
Trois des dix-sept membres du conseil des gouverneurs seront nommés par les Premières Nations, qui doivent aussi être représentées au sénat de l’université.
Indépendance
D’autres députés, dont Geraldine Van Bibber, du Parti du Yukon, et Kate White, du Parti néodémocrate, se sont aussi exprimés avec verve sur le sujet.
Mme Van Bibber s’est montrée satisfaite des dispositions législatives permettant à l’université d’être indépendante du gouvernement.
« Nous reconnaissons qu’un campus étendu favorisera l’économie locale et attirera les étudiants d’ici et d’ailleurs, a ajouté Mme Van Bibber. […] Nous [le Parti du Yukon] avons certaines préoccupations sur l’analyse du cout de la transition et nous espérons que cela a été pris en considération. »
Le Collège du Yukon offre déjà des cours des niveaux universitaires, dont certains ont été conçus dans l’institution même, comme le baccalauréat en gouvernance autochtone, qui se donne depuis l’automne 2018 et a été développé avec 14 Premières Nations.
À l’automne 2021, l’administration espère y ajouter un baccalauréat en études nordiques.
Après sa révision et sa troisième lecture, le projet de loi 2 doit maintenant être révisé par le comité plénier.
Selon la directrice générale des relations externes et gouvernementales au Collège du Yukon, Jacqueline Bédard, la loi devrait être adoptée d’ici la fin décembre et entrer en vigueur en avril.
« Nous aurons notre première collation des grades sous le nom de l’Université du Yukon le 8 mai », de dire Mme Bedard, précisant que la programmation de l’institution ne changera pas fondamentalement et qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de plan pour offrir des scolarités de maitrise ou de doctorat.
Financement
Le gouvernement fédéral a déjà versé 26 millions de dollars pour le pavillon des sciences; la Fondation de l’Université du Yukon cherche à récolter un autre 10 millions $ pour ce bâtiment. Ce montant est une partie de l’objectif à long terme de la campagne de financement de 86 millions $, dont 40 millions $ devraient venir du secteur privé.
Une partie de ces subsides sera utilisée pour la création de résidences étudiantes. L’offre actuelle étant considérée insuffisante pour soutenir l’augmentation prévue de la population estudiantine.
« Nous avons besoin de régler le problème au campus principal à Whitehorse, concède Mme Bédard, qui peut être un obstacle au recrutement des étudiants de l’extérieur. Le marché de Whitehorse est très serré. Nous avons déterminé les lieux où nous avons besoin de résidences dans notre plan d’utilisation du terrain de 25 ans. Et nous discutons avec le gouvernement et le privé pour établir un partenariat. »
Le Collège du Yukon travaille avec l’Association franco-yukonaise (AFY) pour concevoir des programmes pour les étudiants francophones.
« C’est notre intention de nous positionner pour qu’il y ait du postsecondaire en français », confirme le directeur des communications et des relations communautaires de l’AFY, Francis Lefevbre.