Le 24 février 2022, la Russie a déclenché une opération militaire d’envergure en Ukraine. Si les tensions entre ces deux nations ne datent pas d’hier, les réactions des pays d’Europe, du Canada et des États-Unis ne se sont pas fait attendre. Cette invasion a été largement condamnée par la communauté internationale.
Le Canada a fait part de sa solidarité envers l’Ukraine et a annoncé une série de sanctions économiques contre la fédération de Russie.
« Cette action de la Russie constitue une violation éhontée de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de l’Ukraine et témoigne de son mépris flagrant à l’égard du droit international », a indiqué le premier ministre Justin Trudeau.
Dans le territoire du Yukon, la Société des alcools a cessé de vendre des produits fabriqués en Russie et l’unique produit proposé à travers le territoire a été retiré des étalages des magasins.
« À compter de maintenant, la Russian Standard est retirée des tablettes des six magasins et de l’entrepôt de la Société des alcools », peut-on lire dans un communiqué de presse émis le 28 février 2022.
Aux Territoires du Nord-Ouest, il en est de même. La Société des alcools et du cannabis a pris la décision de retirer les produits russes des rayons des sept magasins d’alcool du territoire.
Des répercussions sur le Conseil de l’Arctique ?
Selon le directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques, Frédéric Lasserre, le Conseil de l’Arctique, qui privilégie la coopération entre les nations, continuera ses activités et tables rondes comme à l’accoutumée.
Le Conseil de l’Arctique n’a pas pour mandat de traiter des questions militaires et la situation en Ukraine ne « risque pas de susciter l’intérêt officiel de l’organisation qui ne traite que d’enjeux en lien avec l’Arctique », indique le directeur. Depuis le printemps 2021, la Russie assure la présidence du Conseil, et ce, jusqu’en 2023.
En 2014, à la suite de l’invasion de la Crimée par la Russie, le Canada, qui était à cette époque à la présidence du Conseil de l’Arctique, avait décidé de boycotter certains ateliers coordonnés par la Russie.
« Assez rapidement les choses étaient rentrées dans l’ordre au sein de l’organisme, car c’était assez contreproductif de torpiller le fonctionnement d’une organisation pour un conflit qui n’avait pas lieu en Arctique », précise M. Lasserre.
S’il est impossible de prévoir une possible réaction du Canada, comme il a été fait dans le passé, M. Lasserre remarque que le Conseil de l’Arctique fait figure de modèle en matière de diplomatie et de coopération entre des nations.
« Le bon fonctionnement du Conseil de l’Arctique avait été souligné par plusieurs observateurs. C’est un organisme de forum de discussion et de coopération qui semble préservé malgré les vicissitudes de cette relation compliquée entre les pays de l’OTAN et la Russie », conclut-il.
Depuis la publication de cet article, le Conseil de l’Arctique a suspendu toutes ses activités et discussions le 3 mars 2022.
Dans un communiqué de presse du même jour, le gouvernement du Canada ainsi que le Royaume du Danemark, les États-Unis, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède ont condamné l’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie et ont souligné les graves obstacles à la coopération internationale, y compris dans l’Arctique, que soulèvent les actions de la Russie.
" Nous restons convaincus de la valeur durable du Conseil de l’Arctique pour la coopération circumpolaire et réitérons notre soutien à cette institution et à ses travaux. Nous avons une responsabilité envers les peuples de l’Arctique, y compris les peuples autochtones, qui contribuent aux importants travaux menés au sein du Conseil et en bénéficient. Les principes fondamentaux de souveraineté et d’intégrité territoriale, fondés sur le droit international, sous-tendent depuis longtemps les travaux du Conseil de l’Arctique, un forum que la Russie préside à l’heure actuelle. Compte tenu de la violation flagrante de ces principes par la Russie, nos représentants ne se rendront pas en Russie pour les réunions du Conseil de l’Arctique", peut-on lire dans le communiqué.
Le même jour, le Conseil International Gwich’in a accueilli positivement cette décision par voie de communiqué de presse, et a demandé à ce que la Russie retire immédiatement ses forces armées de l’Ukraine.
"Nous sommes très préoccupés pour le peuple ukrainien, en particulier pour les peuples autochtones, en raison de l’invasion [de l’Ukraine] par la Russie. Nous sommes aux côtés de nos partenaires du monde entier pour demander la paix en Ukraine."