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le Jeudi 17 mars 2022 16:56 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Arctique

Angélique Bernard : Une Franco-Yukonnaise commissaire du territoire

Angélique Bernard : Une Franco-Yukonnaise commissaire du territoire
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Il y a quatre ans, Angélique Bernard devenait la première femme francophone commissaire du Yukon. Nommée le 9 mars 2018, elle a travaillé pour promouvoir ses quatre piliers que sont la famille, l’éducation, la créativité et la fierté civiques. Depuis la pandémie, ses activités ont toutefois pris une tournure différente qui lui a permis de mettre en valeur le territoire du Yukon à un auditoire parfois très éloigné, grâce aux réseaux sociaux.

 

L’alphabétisation en fête

Par ses multiples initiatives, Mme Bernard a mis en lumière l’importance de l’alphabétisation, surtout auprès des jeunes. L’un des projets qu’elle a mis en place et qui fait sa fierté est le Programme de lecteurs et lectrices invités. Ce programme a notamment permis à la consule générale du Portugal à Vancouver, Marta Cowling, et à sa fille Francisca, de lire un ouvrage bilingue anglais portugais destiné aux enfants. Cette vidéo a été visionnée plus de 1000 fois, et l’ensemble des vidéos de séance de lecture sont aujourd’hui accessibles sur la page Facebook de la commissaire.

Mme Bernard a également créé le poste de messager d’histoires du Yukon. Le 1er janvier 2021, Michael Gates est devenu le premier messager, dont le rôle est de promouvoir le récit oral et écrit à travers le territoire.

En plus d’avoir lancé un nouveau prix pour la contribution littéraire, le Prix Boréalis, la commissaire a constitué une bibliothèque de consultation sur l’histoire du Yukon, des femmes, des Premières Nations et de la Couronne. Cette collection unique compte 250 ouvrages accessibles au public.

 

Renforcer les liens avec les Premières Nations du Yukon

Depuis sa nomination, Mme Bernard a tissé des liens avec les Premières Nations du territoire. Le mur des traductions dans la Maison Taylor, un bâtiment historique de Whitehorse, où se trouve son bureau, en est un exemple. Sur ce mur, on peut lire la traduction de son titre de commissaire, dans les huit langues autochtones du territoire.

« Quand on parle du rôle de commissaire [qui ne représente pas directement la reine, mais plutôt le gouvernement du Canada], on sait que la relation n’est pas toujours positive entre la Couronne et les Premières Nations. Une chose dont je suis très fière, c’est le mur des traductions qui reconnait les langues autochtones », précise-t-elle lors d’une entrevue.

 

Veiller au bilinguisme

En tant que première femme francophone nommée au poste de commissaire, Angélique Bernard s’est assuré que le bilinguisme soit présent dans les diverses publications et documentations émises pas son bureau. Avant son arrivée en poste, le français demeurait absent, et ce, jusqu’à la porte du bureau, où seule la mention Commissioner of Yukon apparaissait. La traduction a été rapidement ajoutée depuis. « C’est ma contribution en tant que francophone au poste », précise-t-elle.

Le bilinguisme devrait être un réflexe, selon la Commissaire, afin que les deux langues officielles du territoire soient utilisées de façon égale.

« J’aimerais que le bilinguisme reste dans la Maison Taylor, déclare Mme Bernard. Quand on pense au poste de Commissaire, c’est le représentant du gouvernement du Canada et le Canada est un pays officiellement bilingue.. Donc, s’assurer que les annonces et la documentation continuent d’être diffusées de façon bilingue, oui, c’est quelque chose que j’aimerai qui se maintienne [quand je ne serai plus en poste]. »