
David Joanasie, ministre de l’Environnement au gouvernement du Nunavut et Jay MacDonald, ministre de l’Environnement et du Changement climatique au sein du gouvernement des TNO, ont signé un protocole pour mieux protéger les caribous.
Ce protocole, signé le 28 aout dernier à Iqaluit, a pour but de gérer et de protéger les populations de caribous à travers une collaboration panterritoriale renforcée.
L’entente prévoit notamment un partage de données et d’informations recueillies lors des recensements et des projets en lien avec cette espèce.
Elle vise aussi à poursuivre l’élaboration de programmes de recherche ou de gestion des prédateurs dans les aires de répartition du caribou de la toundra, si cette démarche s’avère pertinente.
Pour David Joanasie, ministre de l’Environnement au gouvernement du Nunavut, ce protocole d’entente représente un engagement mutuel envers la conservation du caribou. « Loin de se borner à un simple échange d’informations, elle illustre notre dévouement à garantir des populations de caribous saines et stables, aujourd’hui et demain », a-t-il déclaré.
La protection du caribou est essentielle pour Jay MacDonald, ministre de l’Environnement et du Changement climatique au sein du GTNO.
« Le caribou n’a pas conscience des frontières humaines. Nos mesures de protection devraient, elles aussi, les transcender. »
La collaboration élargie avec les gouvernements autochtones, les organismes autochtones, et les conseils de cogestion est le point fort de cette approche pour M. MacDonald.
Cette entente devrait garantir que les générations futures puissent bénéficier d’une population de caribou saine.
Au cœur de la culture inuite
Les hardes de caribous de la toundra (Bluenose-Est, Bathurst, Ahiak, Beverly et Qamanirjuaq), ainsi que les hardes de caribous de Dolphin-et-Union et de Peary se trouvent tant aux Territoires du Nord-Ouest qu’au Nunavut et sont directement concernées par cette entente.
Le caribou est un élément essentiel de l’identité, de la culture et de la sécurité alimentaire du Nunavut, rappelle M. Joanasie. Mais les changements rapides observés dans le Nord, alors que l’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du monde, posent un risque sur ces populations.
Le caribou de la toundra et le caribou de la forêt boréale sont deux espèces classées à risque par le secrétariat des espèces à risque des TNO. De plus, les hardes de caribous Dolphin-et-Union sont classées en danger. La réduction de l’étendue, de l’épaisseur et de la durée de la glace de mer due au changement climatique a des répercussions sur la migration et la répartition de ces deux hardes.
En effet, lorsque la migration se fait sur la glace de mer en formation, la traversée devient dangereuse. D’autant plus avec le changement climatique qui entraine une augmentation des précipitations hivernales et des cycles de gel-dégel. Ces nouveaux phénomènes, qui peuvent laisser une croute de glace sur le sol, empêchent les caribous d’atteindre leur nourriture. Enfin, la prédation par les loups et les grizzlis est aussi une menace, selon le secrétariat, et a soulevé des inquiétudes dans les collectivités.
Les caribous semblent donc frappés de plein fouet par les effets du changement climatique et font face à des risques liés à la migration dans un environnement arctique en pleine mutation.
Articles de l’Arctique est une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.