le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 23 janvier 1998 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Autochtones

Un plan orienté sur les collectivités Plan d’action du fédéral sur les questions autochtones

Un plan orienté sur les collectivités Plan d’action du fédéral sur les questions autochtones
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Le gouvernement fédéral a dévoilé son plan d’action sur les questions autochtones. Le plan d’action, intitulé « Rassembler nos forces », se veut la réponse du gouvernement fédéral au Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones déposé il y a plus d’un an.

La ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Mme Jane Stewart, et l’interlocuteur fédéral pour les Métis et les Indiens non inscrits, M. Ralph Goodale (ministre de Ressources naturelles Canada), ont dévoilé le 7 janvier dernier à Ottawa « Rassembler nos forces : le plan d’action du Canada pour les questions autochtones. »

« Au coeur de ce plan d’action se trouve un engagement à répondre aux besoins des collectivités en établissant un véritable partenariat avec les Autochtones, y compris l’élaboration de mécanismes pour reconnaître des gouvernements et des institutions autochtones durables et responsables. Il sera essentiel de travailler en étroite collaboration avec les Autochtones afin de définir ce partenariat et de modeler une vision commune de la relation qui nous unit », a déclaré la ministre Stewart.

En expliquant le Plan d’action du Canada pour les questions autochtones, les ministres ont tenu à exprimer leur gratitude à l’égard de la Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA) pour l’ampleur de ses travaux. « Le Plan d’action répond à la Commission royale et définit une nouvelle orientation fondée sur une plus grande coopération avec les groupes autochtones et les provinces », a indiqué la ministre Stewart.

Pour souligner l’engagement du gouvernement à renouveler la relation, les ministres ont présenté la Déclaration de réconciliation. Le gouvernement y reconnaît officiellement les effets néfastes des traitements subis par les Autochtones du Canada par le passé et, plus précisément, il exprime ses profonds regrets aux victimes de sévices physiques et sexuels exercés dans les pensionnats.

Le Plan d’action du Canada pour les questions autochtones a quatre objectifs : renouveler les partenariats; renforcer l’exercice des pouvoirs par les Autochtones; établir une nouvelle relation financière; renforcer les collectivités et les économies, et appuyer les gens.

 » Pour renouveler les partenariats, (…) nous devons d’abord corriger les erreurs du passé », a ajouté la ministre Stewart. Elle a annoncé que le gouvernement du Canada s’engage à accorder 350 millions de dollars pour la guérison communautaire, comme moyen de composer avec les souvenirs des sévices physiques et sexuels exercés dans les pensionnats.

Les façons d’aborder le deuxième élément du Plan d’action du Canada pour les questions autochtones, renforcer l’exercice des pouvoirs par les Autochtones, varieront en fonction des besoins, de l’histoire et de la situation des divers groupes et collectivités autochtones. La ministre Stewart a insisté sur le fait qu’ayant reconnu le droit inhérent à l’autonomie gouvernementale, le Canada s’est engagé à travailler avec les Autochtones en vue d’aider à créer des gouvernements et des institutions autochtones qui ont la capacité, la taille et les ressources nécessaires pour exercer efficacement les pouvoirs envers leurs membres et sur leurs territoires, et pour aider à élaborer des formes d’autonomie gouvernementale qui correspondent à la situation des Métis et des Autochtones vivant à l’extérieur des réserves. De plus, le gouvernement s’est engagé à adopter des accords concrets pour confirmer la relation fondée sur les traités et prendre des moyens afin d’améliorer le processus des revendications.

Le troisième élément du Plan d’action du Canada pour les questions autochtones parle d’établir une nouvelle relation financière. « Le gouvernement s’engage à maintenir une relation financière plus stable avec les gouvernements ou les organisations autochtones, fondée sur des modèles de transfert qui soient transparents et prévisibles, qui favorisent la production de recettes autonomes et qui accroissent l’obligation de rendre des comptes des gouvernements et des institutions autochtones envers leurs membres », a indiqué la ministre Stewart.

Renforcer les collectivités et les économies, et appuyer les gens constitue le dernier élément du Plan d’action du Canada pour les questions autochtones. Le Plan d’action contient des mesures visant à améliorer les conditions socioéconomiques des Autochtones vivant tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des réserves, dans les domaines de la jeunesse, de l’emploi et de la santé.

Développement des ressources humaines Canada, représenté par Mme Ethel Blondin-Andrew, Secrétaire d’État, élaborera une stratégie quinquennale de développement des ressources humaines autochtones, appuyée par un conseil dirigé par le secteur privé, pour offrir aux Autochtones un meilleur accès aux emplois.

« Un conseil multisectoriel de développement des ressources humaines a été élaboré afin d’établir des partenariats qui permettront de former une main-d’oeuvre autochtone qualifiée, a déclaré Mme Blondin-Andrew. Notre objectif est de renforcer les liens entre le monde des affaires, le marché du travail, le milieu de l’éducation et les Autochtones en vue d’accroître la participation de ces derniers à l’ensemble de l’économie. »

« Nous nous sommes engagés à travailler avec les Autochtones afin d’apporter des changements significatifs dans leurs conditions sociales et économiques, a mentionné la ministre Stewart. Nous voulons obtenir des résultats mesurables ».

Selon la ministre, ce plan d’action répond aux attentes de la Commission royale sur les peuples autochtones quant à l’objectif d’apporter des changements significatifs dans la relation avec les Autochtones.

De plus, les ministres présents ont fait remarquer que, même si le processus de changement doit s’amorcer immédiatement, ce n’est que le début du dialogue avec leurs partenaires.