Plusieurs centaines de personnes ont profités du beau temps pour célébrer la Journée nationale des Autochtones dimanche dernier, une journée avant la date officielle du 21 juin désignée pour la fête.
Le public a pu assister à deux fêtes dans la même journée : une sur le bord du lac Frame le jour et une autre à la rivière Yellowknife durant la veillée. Cependant, chacune portait un caractère différent.
Une quarantaine de volontaires ont érigés une dizaine de wigwams et une scène. La foule, évaluée à près de 1000 personnes, a pu écouter les interprétations musicales de groupes autochtones. Un pique-nique était également au rendez-vous puisque les volontaires ont préparés du brochet en abondance. Par contre, la recette employée pour assaisonner ce poisson d’eau douce demeure un secret déné selon les volontaires qui ont ri lorsqu’on leur a posé la question.
Cette fête permet aux jeunes d’augmenter leur fierté envers leur patrimoineÈ, explique Karen Wright-Fraser, la coordonnatrice des festivités. Il y a des communautés (autochtones) qui n’ont rien préparé pour la journée. Elle a également mis en valeur le soutien apporté par les détenus du Centre correctionnel de Yellowknife. Ces gens sont souvent là à cause de problèmes avec l’alcool. Ils ne sont pas vraiment méchants, alors c’est bien qu’ils puissent participer à la fête et y apporter leurs connaissances culturelles.
Malgré le bon déroulement des festivités, il y a eu une tache noire à l’horaire. Selon Jean-François DesLauriers et quelques autres fêtards, la décision de la ville d’organiser un barbecue communautaire la journée même de la fête représente un sérieux manque de considération. Mais Mme Wright-Fraser affirme que la ville a retardé le barbecue durant les cérémonies d’ouverture. Ils allaient commencer à midi mais ont retardé leurs activités pendant une heure de temps. Par la suite, les gens ont pu assister aux deux événements.
L’occasion a aussi permis à certains artistes de promouvoir leur art. Dawne Oman, une artiste locale qui a dessiné la couverture du bottin téléphonique, affirme avoir reçu quelques commandes de la part de passants. Elle a également vendu un bon nombre de protège-écran contenant des reproductions de ses peintures. C’est bien que nous puissions célébrer notre patrimoine et montrer ce que nous avons à offrir au public.
Par ailleurs, la fête à la rivière Yellowknife a attiré une tout autre foule. Il était presque impossible d’apercevoir un costume traditionnel et aucun wigwam n’avait été érigé. Les gens mangeaient des hamburgers grillés sur le charbon et buvaient du Pepsi sous le soleil bleu. Cependant des musiciens autochtones ont joué du tambour sur une scène improvisée.
Bobby Drygeese, un batteur, a admis qu’il adore son instrument. Il est entièrement fait avec des produits provenant de la nature. La couverture est en cuir de carribou et le contour est en pin. Le tambour qu’il frappait était cylindrique, presqu’aussi grand qu’un couvert d’une grosse casserole, et se tenait dans la paume des mains. Avant de frapper leurs tambours, les musiciens se sont approchés du feu pour préparer leurs instruments. Le feu durcit le cuir faisant plus résonner les vibrations. Lorsqu’ils ont entamé leur battements, certains membres du public sont venus danser en cercle autour du feu.
C’est le 13 juin 1996 que le 21 juin a été officiellement désigné Journée nationale des Autochtones, soit 14 ans après le début de la campagne de la Fraternité des Indiens du Canada (maintenant l’Assemblée des Premièrs Nations) pour faire reconnaître officiellement cette date par le gouvernement fédéral. La date concorde avec le solstice d’été, la plus longue journée de l’année.