« Tant qu’il y aura un Déné, la Nation dénée doit exister », est le message que le grand chef de l’organisation, Bill Erasmus, a livré lors d’une conférence de presse le 12 juin dernier. Il soutient que la Nation dénée, un regroupement ayant pour mandat de défendre les traités et les droits autochtones, a encore un rôle à jouer aux T.N.-O. malgré le fait que sa légitimité semble parfois mise en doute par la population même qu’elle représente.
Des délégués de seulement 17 des 30 communautés autochtones ont participé à la rencontre qui a eu lieu à Aklavik du 5 au 9 juin. Les participants ont décidé d’apporter des modifications à la constitution de l’organisation afin de la rendre conforme aux exigences des nouvelles réalités des Territoires. Ces modifications devraient être approuvées lors de la tenue de l’assemblée nationale dénée qui aura lieu à Fort Resolution du 25 au 29 juillet.
Pour l’instant, Bill Erasmus n’a pas trop élaboré sur les détails de la constitution remodelée, mais ses propos semblent indiquer un changement de cap pour l’organisation. Il a reconnu la primauté des accords d’autonomie gouvernementale régionaux et des droits des organisations locales de conclure ces accords avec Ottawa.
La Nation dénée a été secouée par de fortes divisions internes en 1990, lorsque le gouvernement fédéral a mis un terme aux négociations avec l’organisation. Certains représentants dénés refusaient de conclure une entente contenant une clause d’extinction de leur droits issus de traités alors que d’autres voulaient bien signer des ententes avec une telle clause. Après cette date, tous les accords entre Ottawa et les peuples dénés ont été conclus sur une base régionale.
« Les gens veulent que nous surveillions de près les lois des gouvernements territoriaux et fédéraux afin que les Autochtones ne soient pas privés de leurs droits. Ils veulent que nous examinions diverses questions comme la taxation, la santé, l’environnement et d’autres éléments nous affectant à un niveau global », a expliqué Bill Erasmus.
Il soutient que l’affirmation de l’identité régionale a été une étape positive dans la quête de l’identité des peuples dénés, mais affirme que ces derniers ont réalisé qu’ils doivent travailler d’une manière constructive et en équipe pour atteindre leurs objectifs communs. La réduction des subventions à l’organisation de la part du gouvernement fédéral demeure une source d’inquiétude pour la communauté autochtone, toujours selon ce dernier.
« La Nation dénée existe depuis plus de 30 ans », a-t-il indiqué. « Il n’y a aucun doute qu’elle doit être subventionnée ».
En attendant la prochaine rencontre, Bill Erasmus se penchera vers le dossier du contrôle des armes à feu. Il a indiqué que la loi obligeant les résidents canadiens à enregistrer leurs armes porte à la confusion.