Des artisanes s’affairent à enfiler perle après perle, sous la tente, alors que d’autres tannent le cuir et boivent le thé. Dehors, les drummers enchaînent les rythmes. C’est la première fois que la communauté de N’Dilo organise des activités à l’occasion de la Journée nationale des Autochtones.
Un chapiteau blanc a protégé du soleil les femmes artisanes; les anciens sont demeurés dehors, mangeant du corégone cuit sur le feu ou du caribou. « Ce sont les membres de la communauté qui ont chassé le caribou en mars dernier, explique la coordonnatrice de la journée, Celine Charlo, dépeçant l’animal dans la cuisine du centre communautaire. À peine la bête découpée, les morceaux se retrouvent sur les flammes du barbecue. « Nous avions 30 corégones, et ils sont déjà tous partis », raconte Marylin Erasmus, l’une des organisatrices de la journée.
« C’est agréable de célébrer ensemble, de voir le travail des femmes, explique Florence Erasmus, observant les va-et-vient des enfants. La plupart des gens sont trop occupés à l’école, avec leurs familles, et n’ont pas le temps de s’intéresser à l’artisanat. » Pour certains, comme Mary-Rose Blackduck, journaliste à la radio CBC, cet art est une découverte. « C’est la première fois que je vois ce travail », explique-t-elle, en décrivant tous les gestes, les outils et les matériaux en anglais, se faisant la traductrice pour les journalistes présents. Mary-Louise Drygeese étale devant elle les mocassins en peau de caribou et en fourrure de castor qu’elle vient tout juste de confectionner.
La chaleur n’a pas empêché le drum dance prévu à l’horaire. Quatre hommes ont entonné des rythmes traditionnels provenant des profondeurs du ventre et de la gorge. « J’ai appris à chanter quand j’étais tout petit », raconte le joueur de tambour Peter Crookehand, de Dettah, en mentionnant qu’il est enchanté de pouvoir se retrouver avec les siens.
Selon la coordonnatrice de la journée, Celine Charlo, près de 80 personnes ont déambulé sur le site, situé derrière l’école communautaire de Ndilo. À 16 heures, tout le monde a plié bagage. La fête s’est poursuivie au parc Somba Ké jusqu’à 22 heures.