Par l’offre d’un cours de formation préalable au recrutement chez les Autochtones, les Forces armées canadiennes espèrent rehausser le taux de militaires issus des Premières nations.
Vingt-sept Autochtones provenant des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Nord de l’Ontario, sont présentement à Fort Smith afin d’y suivre le cours de formation préalable au recrutement (CFPR) Nord des Forces canadiennes (FC). L’objectif du cours est de donner une idée des métiers que ces jeunes peuvent exercer dans l’armée et de la vie militaire en général.
« Ils se lèvent à 5 h 30 le matin et ont leurs exercices physiques, déjeunent et passent à l’inspection. À 8 h, les cours commencent », de signaler le Capitaine Elisha Sloan Commandant du Détachement de recrutement de Yellowknife. Pendant les cours, les stagiaires se familiarisent avec les politiques des F.C., les façons de composer avec le stress, la prévention du harcèlement, la planification de carrière et l’adaptation à la vie urbaine et aux modes de vie du Sud.
« Il y en a qui trouvent ça difficile, mais c’est un très bon groupe et ils se sont adaptés. Ils admettent que ce n’est pas facile, mais ils se disent capables de le faire. Ils doivent se lever tôt et ils sont toujours en train de faire quelque chose », d’expliquer Elisha Sloan, qui signale que ce n’est pas habituel, pour ces jeunes de 17 à 34 ans, d’avoir un horaire fixe à ce point.
Mme Sloan soutient que, malgré tout, certains jeunes ont manifesté un réel désir de se joindre aux forces. « Plusieurs participants vont retourner à l’école. Ils ont trouvé, ici, les carrières qu’ils désiraient poursuivre. D’autres m’ont dit qu’ils aimaient beaucoup le style de vie militaire et qu’ils considéraient sérieusement entrer dans les forces bientôt », lance-t-elle.
Mais il ne suffit pas de signer un simple document pour entrer dans l’armée canadienne. En plus de l’examen médical auquel sont soumis les participants au CFPR, les candidats sérieux devront passer un test d’aptitudes physiques et une entrevue. « Même si un candidat veut y aller, il peut arriver qu’il ne passe pas l’un de ces tests », d’expliquer Mme Sloan.
Les candidats qui poursuivront le processus auront le choix de faire un cours de pré-recrue à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec. Il s’agit d’un cours de trois semaines. Ils peuvent aussi choisir de ne pas faire ce cours et d’entrer directement, sans passer par une seconde formation.
Les militaires issus des régions du Nord ont cependant peu de chance de poursuivre leur carrière militaire dans leur milieu de vie d’origine. « Probablement que ces jeunes iront dans le Sud. On a la base de Yellowknife, le quartier général, mais habituellement, il faut beaucoup d’expérience avant d’y arriver. Tous les militaires peuvent cependant dresser une liste de leurs choix et préférences en cas de mutation. Mais tout continue de dépendre des besoins des F.C. », de mentionner le capitaine.
Une population militaire représentative
Les Autochtones représentent environ trois pour cent de la population canadienne. Selon le capitaine Elisha Sloan, l’objectif des F.C. est d’avoir une population militaire représentative de celle du Canada. Présentement, les Autochtones représentent environ 1,5% des militaires canadiens. C’est pourquoi un programme comme le CFPR a lieu pour la première fois dans le Nord.
« C’était aussi une demande de la population autochtone de faire quelque chose pour démontrer à leurs jeunes que c’est une carrière de choix », de conclure celle qui est responsable du recrutement dans les Territoires du Nord-Ouest en entier.