Pas question que les Premières nations du Dehcho se rallient à l’entente de principes sur le partage des revenus provenant des ressources naturelles conclue récemment entre le gouvernement territorial et quatre groupes autochtones, affirme le grand chef des Dehchos Herb Norwegian.
Le chef bien connu pour ses positions solidement campées estime que l’offre revient à ramasser « les miettes de la table territoriale » et qualifie l’entente de « pathétique ». « C’est incroyablement faible, mal défini et à des lustres de quoi que ce soit que les Dehchos pourraient envisager », lance-t-il.
L’entente à laquelle ont adhéré les Inuvialuits, les Gwich’ins, les Sahtus et l’Association des Métis des TNO prévoit que le gouvernement territorial conserve 75 % de la tranche de redevances qui reviendra au territoire dans un régime post-dévolution. Les 25 % qui reste seront répartis entre les gouvernements autochtones. Une entente entre les gouvernements territoriaux et le fédéral reste à négocier, mais le premier ministre Joe Handley a souvent indiqué qu’il s’attendait à ce que le fédéral consente à octroyer au territoire la moitié des revenus provenant des ressources.
Les Dehchos ne trouvent pas seulement la part du gâteau trop petite, ils estiment également que l’entente passe à côté d’une donnée fondamentale du problème : le fable taux de redevances imposé aux sociétés qui exploitent les ressources. « Nous sommes les seules personnes dans le Nord qui trouvent inacceptable le régime de redevances actuel et nous ne nous gênons pas pour le dire », affirme Norwegian.
Le taux de redevances perçues sur les hydrocarbures des Territoires du Nord-Ouest est du type 1/5/30. C’est-à-dire que le taux commence à 1 % des bénéfices et qu’il augmente de 1 % tous les 18 mois jusqu’à concurrence de 5 %. Une fois l’investissement des exploitants recouvré, le taux grimpe à 30 % des bénéfices.
Norwegian affirme n’a pas avoir été consulté préalablement à la conclusion de l’entente de principe. Il estime que « cette entente secrète n’est rien de plus qu’une autre façon crue de mettre de la pression pour que le Dehcho rentre dans les rangs »
Handley reste en selle
Les Premières nations Akaitcho non plus ne se sont pas ralliées à l’entente de principes. Dans une sortie théâtrale la semaine dernière, les chefs des quatre communautés Akaitcho ont réclamé la tête du premier ministre Handley qui, disent-ils, a commis un impair grave en ne les invitants pas à la table de négociations.
Selon les chefs akaitchos, cette entente nuit à leurs négociations territoriales avec Ottawa et viole le code de conduite des députés de l’Assemblée législative. Ils demandent que Joe Handley démissionne.
Le premier ministre, dont la circonscription de Weledeh inclut deux communautés Akaitcho, n’a pas l’intention de quitter son siège moins de six mois avant les élections territoriales. À l’Assemblée législative, aucun député, pas même ceux dont les circonscriptions comprennent les communautés autochtones dissidentes, n’a appuyé la requête des Akaitchos.
Dans un échange avec le député du Sahtu, Norman Yakeleya, le premier ministre a tout de même donné sa bénédiction aux nations non signataires qui préfèrent conclure leur propre entente avec le fédéral. « Je ne critiquerai jamais ceux qui choisissent une autre voie. C’est leur choix. Et s’ils empruntent cette voie et pensent pouvoir conclure une meilleure entente ainsi, eh bien je leur souhaite bonne chance », a-t-il dit avant d’inviter tout de même les dissidents à se rallier à l’entente.
Le premier ministre a réitéré sa confiance dans l’entente de principe. « Chaque fois que nous concluons un accord comme celui-ci, il y a toujours quelqu’un qui pense que nous aurions pu avoir une meilleure entente si nous avions agi différemment. C’est toujours comme ça. Quant à moi, c’est une bonne entente. »
Joe Handley espère qu’une rencontre entre les signataires de l’entente de principe et le ministre des Affaires indiennes et du Nord soit organisée prochainement.
Les Premières nations Tlicho sont le troisième groupe autochtone a ne pas avoir signé l’entente de principe sur le partage des revenus.