Fort d’une nouvelle réélection, le chef de la nation dénée, Bill Erasmus estime qu’il lui faudra 6 ans pour mettre en place une constitution des TNO.
Lutselk’e – C’est une huitième réélection pour le chef de la nation dénée, Bill Erasmus. Depuis 1987, il n’y a qu’entre 2003 et 2006 que ce membre de la première nation Yellowknifes Dene n’a pas été le porte-parole des 29 communautés dénées des TNO. Depuis le printemps 2007, Bill Erasmus parle d’une constitution pour les Territoires. À Lutselk’e, dans son discours pour l’investiture du mercredi 8 juillet, il a poussé cette idée un peu plus loin en invitant son peuple à travailler ensemble pour entériner une constitution dès 2015.
« Nous allons nous accomplir en tant que gouvernement, nous allons nous gouverner. Il nous faut beaucoup de travail et de planification, mais nous pouvons planifier l’instauration de la constitution des TNO pour 2015 », a-t-il déclaré après avoir répété un peu plus tôt que Stephen Harper n’était pas le patron des Dénés, ni Floyd Roland d’ailleurs.
En entrevue, Bill Erasmus a confié qu’il ne se voyait pas laisser son rôle de leader dans les prochaine années. « Ce n’est sûrement pas ma dernière candidature, car il y a beaucoup de choses qui vont évoluer ici dans les prochaines années. Nous sommes dans une période historique alors que nous allons développer le Nord que nous voulions voir. Pour moi ce n’est pas un travail temporaire, c’est le travail de ma vie, et il reste beaucoup à accomplir. »
L’instigateur de cette réflexion autour d’une constitution a spécifié que six années laissaient assez de temps pour que toutes les négociations se fasse à temps. « Ce n’est pas quelque chose qui va se passer demain. Nous devons inclure dans ce processus, les non-autochtones, les Inuvialuits, les métis et les gens de notre peuple. Nous allons également travailler avec nos députés en place, pour que dans deux ans lorsque la prochaine législature rentrera en fonction, ils sachent très bien qu’au bout de leur terme c’est vers une constitution que l’on s’en va. »
Après l’élection qui a donné une avance de 27 voix à Bill Eramus (123 votes) devant son adversaire James Ross (96 votes), plusieurs délégués se sont ralliés a cette idée de constitution. D’après, le grand chef du Sathu, Franck Andrews, « c’est une bonne chose, car cela nous donne une marche à suivre ». Il a ajouté que « maintenant, après cette réunion nous devons retourner discuter de ce projet entre nous dans nos communautés. »
Pour le chef de Tulita, il y a une chose qui doit être bien mentionnée pourtant, c’est qu’une constitution ne devrait pas diminuer les droits acquis par les revendications régionales. Il espère qu’après 40 ans de travail, l’organisation dénée puisse travailler ensemble. « Nous devons reprendre le pouvoir au gouvernement et le redonner à notre peuple. Pourtant 2015 c’est une perte de temps. On devrait l’instaurer avant cela », a conclu Franck Andrews.
La place aux jeunes
Lyle Fabian, de la première nation k’atlodechee sur la réserve de Hay River, est un nouveau délègué de 34 ans. Il revendique simplement la place des jeunes au sein des organisations dénées, argant que ceux de son âge n’ont plus autant d’attaches les liants avec la vielle relation Autochtones-Canada. « J’apporte des opportunités et de l’optimisme! Nous, les jeunes leaders, appréhendons moins le futur. Nous continuons de nous battre pour les droits autochtones, mais nous allons continuellement de l’avant », avance-t-il. Ce jeune père de famille pense lui aussi que la constitution pourrait être entériné avant 2015. « Dans l’histoire de la nation dénée, j’ai toujours entendu que les aînés s’organisaient pour le futur des jeunes. Eh bien, maintenant les jeunes sont prêts à prendre les rênes. On a définitivement notre place dans ce projet de constitution. »