De jeunes résidents de collectivités éloignées se réunissent pour changer les choses.
Du 25 au 27 mars, la première conférence Activez le Nord s’est déroulée à Yellowknife. Provenant d’une vingtaine de communautés des trois territoires, des jeunes autochtones ont échangé leurs idées et se sont outillés pour prendre leur village en main et faire évoluer positivement leur communauté nordique.
L’inspiration, le partage d’expérience et les accomplissements sont communiqués entre ces jeunes avec comme stimuli commun le sport. Paula Rumbolt et Kiah Hachey, de Baker Lake, ont témoigné des bénéfices qu’elles ont tirés de leur participation aux activités sportives, et comment elles ont observé les changements s’opérer au sein de leur communauté. « Nous avions 13 et 14 ans quand nous sommes devenus des Blizzards de Baker Lake. On commençait le soccer, et maintenant, c’est nous qui entraînons les plus jeunes. Avant les Blizzards, notre collectivité n’était pas vraiment sportive. On jouait au hockey ou au basket-ball. Maintenant, il y a du volley-ball, de la lutte, du tennis de table et même de la crosse. Les Blizzards, c’est un meilleur système de financement pour permettre aux jeunes de participer à des compétitions, un incitatif scolaire qui soutient l’assiduité et le rendement, c’est synonyme de fierté pour tous », mentionne Kiah Hachey.
C’est à la suite d’une demande d’inscription élevée de jeunes autochtones du Nord, relevée lors de la tenue de la Conférence nationale de leadership des jeunes ACTIVEZ 2009, qui s’est déroulée en mai à Ottawa, que plusieurs participants présents ont relevé le défi d’organiser eux-mêmes cette première conférence Activez le Nord visant les jeunes des territoires. Richelle Williams est Coast Salish de la Colombie-Britannique, et s’est impliquée dans ce projet de conférence nordique pour offrir d’autres possibilités aux autochtones du Nord. « Dans les collectivités isolées, dit-elle, ces jeunes n’ont pas beaucoup d’occasions qui s’offrent à eux, nous voulions qu’ils puissent se retrouver et s’outiller pour retourner plus inspirés au sein de leur communauté et accomplir les changements qu’ils souhaitent voir arriver. » Pour cette joueuse de rugby de niveau national, il est important d’insuffler à ces jeunes l’inspiration sportive comme moteur de leurs changements. Elle avoue que jamais elle ne s’était rendu compte qu’elle pouvait être le changement que sa communauté désirait et elle croit sincèrement que ces jeunes peuvent concrétiser leurs désirs de faire bouger les choses. « Une des choses qu’ils veulent le plus, c’est se réapproprier leur langue. Ils veulent en savoir plus sur qui ils sont et connaître leur terre. Ce n’est pas juste à propos du sport, mais grâce à lui, ils peuvent gagner cette confiance, ce désir à travers cette propre identité qui va de pair avec la pratique d’un sport », explique Richelle Williams, qui assure que les peuples autochtones sont traditionnellement des gens en santé et actifs. Un des bénévoles qui a mis sur pied cette conférence vit à Yellowknife. Il remarque que grandir en tant que tel n’est pas une chose si facile, et que d’avoir des jeunes qui capitalisent sur leur potentiel est un bon exemple. « Tu as une qualité, tu la développes, et grâce aux réseaux crées par ce genre de conférence, tu n’es plus isolé dans ta communauté du Nord. C’est incroyable de voir ces jeunes prendre la parole, ne plus êtres gênés et acquérir tous ces outils de leadership », détaille Frazer Goulet.