MONTRÉAL – À quelques mois des prochaines élections fédérales, le chef national de l’Assemblée des Premières Nations a appelé tous ses membres à se mobiliser et à aller voter pour améliorer leur sort.
Perry Bellegarde croit que les Autochtones peuvent influencer le résultat du scrutin dans au moins 51 circonscriptions. Et selon le chef régional du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, cela vaut pour quelques circonscriptions au Québec.
Le chef Bellegarde a lancé son appel mardi matin lors de la réunion annuelle de l’Assemblée, qui se tient à Montréal jusqu’à jeudi.
Il croit que le moment est bon pour enfin réussir cette réconciliation tant attendue, puisque les Autochtones ont capturé l’attention de la population lorsque le triste chapitre de l’histoire canadienne sur les pensionnats autochtones a été qualifié de « génocide culturel » dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation.
« Alors que des milliers de personnes braves ont partagé leurs expériences et raconté la vérité, les Canadiens se sont réveillés sur un chapitre de leur histoire qui doit être rappelé et jamais oublié », a dit M. Bellegarde aux chefs autochtones de partout au pays.
Les chefs des partis d’opposition, Thomas Mulcair du Nouveau Parti démocratique (NPD) et Justin Trudeau du Parti libéral, vont aussi y prononcer un discours mardi.
Aucun membre du gouvernement conservateur n’assiste à l’événement.
Pour M. Picard, cette absence n’est pas une surprise.
Il a rappelé que les Premières Nations n’ont rencontré que deux fois le premier ministre conservateur Stephen Harper : une première fois en 2012 alors que le mouvement de protestation Idle no More (L’inaction, c’est fini) battait son plein, et une fois l’année suivante.
« Le gouvernement n’a jamais accepté, pas une fois, de rencontrer les chefs en assemblée comme cette semaine », a-t-il dit.
Le discours du chef Bellegarde, récemment élu en décembre, se voulait un grand appel à l’action pour éliminer l’écart qui perdure entre les Autochtones et les non-Autochtones.
Il est d’avis que malgré les excuses du fédéral et ses promesses pour améliorer les choses, aucun réel changement n’a eu lieu.
Il a rappelé que les Premières Nations aspirent à un réel partenariat, à un partage des ressources naturelles et souhaitent avoir un mot à dire sur l’usage qu’est fait de leurs terres ancestrales.
Il demande ainsi à tous les chefs d’aller chercher des appuis dans leurs communautés auprès des maires, des activistes, des entrepreneurs et des groupes religieux. Et de s’assurer que les membres de leurs communautés aient les pièces d’identité nécessaires pour aller voter.
« Je veux que nous mobilisions notre vote. Nous représentons un facteur important dans cette élections à venir », a lancé Perry Bellegarde.
Il se dit convaincu que les Canadiens veulent que leurs dirigeants politiques prennent les bonnes décisions pour mettre un terme aux dissensions avec les Premières Nations.
« Alors qu’ils pensent à leur avenir en cette année électorale, il est essentiel que nous stimulions leur imagination et que nous leur fassions prendre conscience de l’atout que des citoyens des Premières Nations forts et en bonne santé constituera pour ce pays », a-t-il fait valoir.
Il promet de son côté qu’il fera tout en son pouvoir pour influencer les programmes des partis fédéraux.