Avec les travaux concernant le Plan sur les langues autochtones en cours, des discussions du Conseil des langues officielles et du Conseil de revitalisation des langues autochtones ont porté sur le poste de commissaire aux langues des Territoires du Nord-Ouest.
La présidente du Conseil des langues officielles, Beverly Amos, révèle que les membres souhaitent voir un représentant autochtone occuper les fonctions de commissaire aux langues. « Cela nous ferait sentir inclus, vous savez, le français et l’anglais ont tellement de droits et tellement d’argent, et nous avons été mis de côté, les langues autochtones des Territoires du Nord-Ouest et du Canada. Nous avons le sentiment que nous serions entendus avec plus de compréhension si c’était une personne autochtone qui occupait le poste. »
« Elle comprendrait de quoi on parle, si elle provenait de la même situation », ajoute-t-elle.
Une ancienne commissaire aux langues des Territoires du Nord-Ouest, Sarah Jerome, est du même avis. Elle souhaite voir une personne représenter l’une des neuf langues autochtones des TNO en fonction. La locutrice gwich’in a déjà porté plainte à l’égard de cette situation avant le début de son mandat de 2009 à 2013.
La commissaire actuelle, Shannon Gullberg, est unilingue anglophone. Elle admet qu’il y a une diversité d’opinions au sujet des compétences requises pour son poste et dit respecter cette diversité, mais que, at the end of the day, son rôle est d’enquêter sur les plaintes.
« Il ne s’agit pas d’être linguiste. »
Elle explique que « la protection et la promotion des langues relèvent du mandat du ministre responsable des langues officielles », en ajoutant qu’elle n’aurait pas le financement nécessaire pour mettre en place des programmes de protection et revitalisation.
L’ancien président de la Fédération franco-ténoise, Richard Létourneau, représente les francophones au Conseil sur les langues officielles et était présent lors de la dernière rencontre des conseils en mars.
Il révèle que le rôle du commissariat aux langues des TNO sera abordé dans le Plan sur les langues autochtones, actuellement de nature confidentielle. Le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation a annoncé, la semaine dernière, que ce plan devrait être déposé à la reprise des travaux de l’Assemblée législative en juin.
Priorité aux langues autochtones
Présidente du Conseil des langues officielles, Mme Amos aimerait qu’on accorde la priorité aux Premières Nations à travers le pays en ce qui concerne les langues et la culture.
« Les francophones, ils ont des écoles, et ils ont tellement plus que ce que nous avons, et quand on essaie d’avoir quelque chose [on se fait dire] qu’il n’y a pas assez d’argent pour aller dans les communautés autochtones. »
Les membres du Conseil des langues officielles ont demandé aux représentants francophones de se joindre à leurs rencontres pour partager leurs expériences. Le représentant de la Fédération franco-ténoise, Richard Létourneau, explique que la fédération n’était plus à la table du Conseil des langues officielles de 2006 à 2015, période du procès contre le gouvernement territorial et fédéral, qui visait à faire reconnaître leurs responsabilités linguistiques respectives.
À la suite du réchauffement des rapports avec le gouvernement territorial, et après le renouvellement d’un lien de confiance, la fédération a accepté de revenir à la table du Conseil. Justice, mobilisation et stratégies sont au centre de ce partage d’expériences.
Grâce aux discussions et aux récents travaux, Mme Amos souhaite devenir plus affirmative dans la revendication des droits pour les langues autochtones, et tient à préciser que sa volonté n’est pas de réprimander le gouvernement territorial. Ce qu’elle souhaite, simplement, c’est préserver les langues autochtones, et continuer à les utiliser.