À cette période-ci de l’année, nombreux sont les Canadiens français qui se rassemblent aux quatre coins du pays afin célébrer la Saint Jean-Baptiste. En fait, même si la fête des Canadiens français n’a généralement aucune reconnaissance légale en tant que congé férié, il n’en demeure pas moins que cette fête est célébrée d’un océan à l’autre et à l’autre, de l’Atlantique au Pacifique, en passant par l’océan Arctique.
Vous avez bien lu ! En effet, le samedi 19 juin, une vingtaine de francophones de la petite communauté d’Inuvik (T.N.-O.) se sont rassemblés pour célébrer de façon anticipée la Saint Jean-Baptiste à quelques dizaines de kilomètres seulement de l’océan Arctique.
Il s’agit sans nul doute de la latitude la plus septentrionale sous laquelle cette fête aura été célébrée cette année. Inuvik est une petite communauté sise dans le delta du fleuve Mackenzie, à moins de 100 kilomètres de l’océan. Une jeune étudiante en journalisme travaillant à Radio-Canada pour l’été a même jugé l’événement si inusité qu’elle a écrit un petit article qui a paru dans le journal The Gazette de Montréal.
Cette fête se conjuguait à une autre célébration largement célébrée dans le Grand Nord canadien, celle du solstice d’été alors que le soleil luit 24 heures sur 24 sur les grandes étendues septentrionales canadiennes.
Le 24 juin tombe un jeudi cette année et comme on n’a pas congé ce jour-là, on a décidé de fêter la fin de semaine précédente alors qu’on était le plus proche du solstice d’été , a indiqué l’organisatrice de la fête, Isabelle Picard, de la Fédération Franco-TéNOise.
Acadiens, Québécois, Franco-ontariens ils provenaient d’un peu partout au pays ces irréductibles francophones déterminés à célébrer la fête des Canadiens français.
Pour France Deschênes, originaire de Saint-Jérôme (Qué.), travaillant à Inuvik comme infirmière depuis 8 mois, il s’agissait d’un bon moyen de sortir de l’isolement pendant quelques heures. Il y a du monde ici que je ne savais même pas qu’ils parlaient français , a souligné cette chef de famille qui vit seule avec son fils de 12 ans.
Peu nombreux, baignant quotidiennement dans une mer anglophone, les francophones d’Inuvik illustrent bien la volonté des Canadiens français de célébrer fièrement leurs racines et leur langue.