Souvent, à mon grand dam, on a à subir les quolibets de personnes, si on emploie des « supposés » grands mots. Quelqu’un peut-il me dire quel mal il y a à cela? Quel mal peut-il y avoir à utiliser le mot juste. Les gens ne nous comprendront pas. Je vous mets au défi : je suis certaine que vous comprendrez mes propos.
La langue française est composée de milliers et de milliers de mots. Cependant, pour fonctionner au quotidien, point n’est besoin de ces milliers de mots. Donc, en général, les gens utilisent le même vocabulaire qui se résume à peu. On explique ce qu’on veut dire, car souvent on ignore qu’il existe un mot pour expliquer justement ce qu’on veut dire. Le but de mes élucubrations n’est pas de crier haro sur le manque de vocabulaire, mais plutôt de venir à la rescousse des personnes qui, à l’occasion utilisent de « grands mots » et qui deviennent le dindon de la farce. Une langue, ça s’enrichit, ça s’apprend, ça s’apprécie et surtout, ça sert à communiquer. Le but premier est de se faire comprendre. Donc, on évite souvent, à juste titre parfois, d’utiliser de grands mots. Et pourtant, ils veulent bien dire quelque chose ces grands mots. Et ils s’apprennent. Je ne parle pas ici d’utiliser de grands mots pour épater la galerie, ou pour se démarquer. Non, je parle tout simplement d’utiliser le mot juste pour exprimer une réalité.
Je ne parle pas non plus d’utiliser un langage qui devient incompréhensible et qui frise le ridicule. Dans Les précieuses ridicules, Molière ne fait-il pas dire à l’une de ses précieuses : « Veuillez contenter l’envie qu’a ce fauteuil de vous embrasser » pour dire assoyez-vous. Vraiment ridicule. Mais que quelqu’un vous donne le nom juste d’une maladie, d’une plante, d’un poisson, d’un objet quelconque, est-ce là objet de risée? Nenni. Et est-ce si difficile d’apprendre quelques grands mots ici et là. Je ne crois pas, bien au contraire. Écoutez les enfants parler des dinosaures. Ils sortent de grands noms, et il n’y a rien de drôle à ça, que d’entendre parler des tyrannosaures, des diplodocus, des tricératops. Ce sont de grands noms, mais ils évoquent l’image de la bête en question. Ne serait-ce que par respect pour ces bêtes, n’est-ce pas sympathique de les nommer par leur nom. Je prends cet exemple, car il est plutôt répandu, grâce à la télé et aux films, entre autres.
Il n’y a rien de mal à prendre un dictionnaire, quand on lit, et à trouver le sens d’un grand mot qu’on ne comprend pas. Il y en a beaucoup qu’on ne connaît pas et il y en aura toujours beaucoup. Par contre, il est possible de combler son ignorance en consultant un dictionnaire, une encyclopédie, etc. Les mots sont impressionnants et si nombreux, mais les outils sont là, à la portée de notre main.
Je n’ai pas voulu être ostentatoire ni fat en parlant de ce sujet. Je voulais tout simplement rendre hommage à notre belle langue, aux mots qui la composent, grands comme petits, et inciter les grands, et surtout les petits, à fouiller dans le dictionnaire. Quel plaisir que d’ajouter quelques mots à son vocabulaire! J’aurais pu truffer mon article de grands mots; mais je n’en ai mis que quelques-uns. J’ai eu du plaisir à l’écrire, j’espère que vous en aurez à le lire.