Le 20 septembre a été une journée d’enfer pour les cybernautes : une équipe de construction albertaine a rompu les câbles permettant aux résidents du Nord de communiquer avec le reste du monde. Le résultat a été une panne dans le nord de la Colombie-Britannique et de l’Alberta et dans les trois territoires.
Une équipe composée de quatre ingénieurs de la compagnie Telus Communications a ¦uvré pendant plus de 10 heures pour réparer le câble qui a été sectionné à environ 25 kilomètres de la communauté de Grande Prairie. C’est à cet endroit que les câbles des différentes régions convergent et forment le talon d’Achille du réseau.
La possibilité que des poursuites judiciaires soient intentées contre la compagnie qui a rompu le câble a été démentie par Nick Culo, un porte-parole pour Telus. Il a plutôt parlé d’une collaboration entre les partis afin d’éviter que l’incident se reproduise à l’avenir. « Toute forme de panne est soumise à une enquête et tous les groupes impliqués y participent, » a laissé entendre M. Culo.
Le réseau le plus affecté par la panne a sans doute été Northwestel, la compagnie téléphonique qui gère les câbles de fibre optique aux Territoires. La panne a été créée à l’extérieur de sa zone d’opérations, en plein c¦ur du territoire de Telus. « Tout le trafic Internet des guichets automatiques à l’extérieur de Yellowknife est dirigé vers l’Alberta », a indiqué Anne Granger, la directrice des relations publiques chez Northwestel. Elle a ajouté que certaines banques n’ont pas été affectées, surtout celles qui ont opté pour une connexion satellite au lieu de dépendre de la fibre optique. Les fournisseurs de services Internet ont également subi les contrecoups de la panne. Comme en témoigne Ryan Walker, le directeur des ventes chez SSI Micro, le public n’a pas tardé a exprimer son mécontentement.
« Les gens étaient frustrés, mais ils comprenaient que les fournisseurs ne pouvaient absolument rien faire, a indiqué M. Walker. La panne est venue démontrer jusqu’à quel point les gens dépendent d’Internet. Ce n’est pas simplement un jouet, mais également un outil de travail indispensable comme le téléphone. »
Le directeur des systèmes et des communications au ministère des Travaux publics et Services partage cet avis. Peter Dunn et son équipe effectuent une vérification routinière chaque fois que le réseau tombe en panne. « Le plus grand impact a été sur notre système de courrier électronique. Ce matin (jeudi), environ 2 500 messages étaient en attente d’envoi vers le Sud du pays », a souligné M. Dunn. « Les résidents ténois n’ont subi aucun impact s’ils tentaient d’entrer en communication avec le gouvernement, » a ajouté ce dernier.
Ryan Walker estime que la possibilité de doubler le réseau en installant d’autres câbles reliant le nord et le s ud du pays constituerait une dépense faramineuse et prohibitive. Il n’a pas nié qu’une telle installation réduirait les risques qu’une panne externe se reproduise de nouveau.