le Mercredi 7 mai 2025
le Vendredi 18 janvier 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Culture

Massifs escarpés recherchés

Massifs escarpés recherchés
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Longtemps réservé à la même bande de cinéphiles depuis ses débuts, le festival a incorporé un visionnement en après-midi, ouvert au public. Au menu, pour les quelque 450 personnes présentes le 12 janvier dernier au NACC, sports extrêmes, civilisations de montagnes, paysages grandioses et adrénaline.

«Ceux qui aiment vraiment la montagne en font une sorte de culture. Mais cette culture est un peu moins présente dans le Nord.» Dany Leclerc, ancien athlète de planche à neige, carbure à la montagne quand il ne gère pas le Blachford Lake Lodge. « Après la journée, je pars pour Jasper. Avec ce visionnement de films sur le sport extrême, je suis ready ! »

L’intérêt de l’audience du Nord est tangible pour les rebondissements et les ralentis dans la neige poudreuse, et le paysage plat des Territoires du Nord-Ouest l’explique en partie. « L’intérêt pour ce festival, c’est qu’il y a beaucoup de gens dans le Grand Nord qui s’ennuient de la montagne. » Ce qui n’empêche pas les T.N.-O. d’offrir un milieu propice à certains sports extrêmes, tel le ski avec cerf-volant et l’alpinisme de glace. Mais le Yukon et ses montagnes profitent plus largement aux accros des sensations fortes. « Ici, aux T.N.-O., l’extrême, c’est le froid! » ironise Dany Leclerc.

Quelle récupération pour ces athlètes qui n’ont pas ou peu de vitrine sur la scène sportive internationale ? Le saut de tours, le parapente ou l’unicycle n’envahiront pas les postes de télévision lors des prochains Jeux d’hiver de Salt Lake City. « Il y a 20 ans, on était chassé des centres de ski avec nos snowboards. Aujourd’hui, il y a près de 60 % de planchistes sur les pentes, c’est devenu une discipline olympique et ça a pris 15 ans. »

Ce qui fait dire au gérant du centre de villégiature que même l’unicycle, longtemps réservé aux acrobates, pourrait faire l’objet de compétitions. Pour l’instant, seuls des courts-métrages tel Unizaba, du réalisateur canadien Sean White, mettent en scène des athlètes qui n’ont pas froid aux yeux. Le natif de Vancouver, Kris Holm, prend à bras le corps le troisième massif le plus élevé en Amérique, le mont El Pico de Orizaba, à Mexico, et le dévale sur une roue.

Culture marginale due à la proximité, culture de commanditaires pour développer les projets d’expédition et culture longtemps réservée aux hommes. « Ce sont des sports de résistance, explique Dany Leclerc. Mais ça change. Il y a 20 ans, il n’y avait pas beaucoup de femmes qui faisaient de l’alpinisme et maintenant, en Amérique du Nord, c’est presque égal. »

Le Festival du film de montagne de Banff poursuit sa tournée qui l’emmènera au cours de l’année à travers 29 pays, alors que la 27e édition en octobre prochain coïncidera avec l’Année internationale des montagnes.