Bien des intervenants ont signalé des manques au chapitre de l’application de la Loi et le manque de ressources financières disponibles pour atteindre les objectifs fixés. Le président du comité, le député Steven Nitah, a d’ailleurs reconnu à plusieurs reprises les manquement à l’application de la Loi.
La commissaire fédérale aux langues officielles, Dyane Adam, a d’ailleurs souligné qu’il y avait « un certain nombre de cas significatifs d’«affaiblisse-ment» de la Loi actuelle par les lignes directrices élaborées pour guider les institutions territoriales ». C’est pourquoi celle-ci a suggéré que les détails de la mise en œuvre de la Loi révisée devraient être contenus dans les règlements plutôt que dans les lignes directrices actuelles. Celle-ci demande aussi à ce que soient inclues les définitions de « demande importante » dans la loi révisée.
Questionnée au sujet des langues autochtones et du partage du financement pour satisfaire toutes les communautés linguistiques, Mme Adam a mentionné que son mandat était de parler au nom des deux langues officielles du Canada, soit l’anglais et le français. «Si on met des droits en opposition, c’est certain qu’il y aura des difficultés. Ce qui est important, c’est de mettre en place la réglementation et les programmes qui favorisent le respect des droits linguistiques de l’ensemble des citoyens», de mentionner la commissaire après sa présentation.
Quant à la commissaire territoriale, Fibbie Tatti, elle demande une définition qui reflète la géographie des langues. Dans un rapport sommaire qui précède un examen exhaustif de la Loi qui sera présenté ultérieurement, Mme Tatti a recommandé que la «Loi s’applique à tous les ministères, conseils et agences gouvernementales, aux sous-traitants du gouvernement et aux gouvernements commu-nautaires ».
Mme Tatti demande aussi le maintien d’interprètes et de traducteurs permanents pour chacune des 11 langues officielles. En ce qui à trait au concept de « demande importante », la député demande à ce qu’il soit retiré de la Loi, puisque parmi ses recommandations, celle-ci demande à ce que « les droits et privilèges soient basés sur les droits individuels de communiquer et d’apprendre dans sa propre langue, sans référence à un financement basé sur la taille de la population, mais sur ses besoins ».
Les commissaires territoriale et fédérale demandent plus d’indépendance et de pouvoirs pour la personne occupant ce poste au niveau territorial, notamment au niveau de la gestion des plaintes et des enquêtes. Mme Tatti a ajouté que le commissaire territorial devrait être nommé pour au moins deux mandats de l’Assemblée législative afin que les élus n’aient pas d’autorité politique sur le commissariat.
La première commissaire territoriale aux langues officielles, Betty Harnum, est aussi intervenue dans le débat en parlant en faveur de ce qu’elle appelle les « professionnels de la langue ». Dans son discours, Mme Harnum a mis l’accent sur l’importance d’avoir une reconnaissance professsionnelle et une formation adéquate pour ceux et celles qui gagnent leur vie dans la traduction, l’interprétation et l’enseigne-ment des langues autochtones.
Proposant l’idée d’instaurer des programmes d’immersion en langue autochtones, Mme Harnum a mentionné qu’il faudrait apprendre aux gens comment enseigner ces langues. Cependant, les programmes de formation devraient être donnés dans chacune des communautés linguistiques.
Le Comité spécial sur la révision de la Loi sur les langues officielles déposera son rapport à l’Assemblée législative à l’automne prochain.