La conférence, appelée « Le français pour l’avenir », réunissaient quelques 2500 jeunes de 15 à 17 ans répartis dans les villes de St Jean (Terre-Neuve), Toronto, Calgary, Halifax, Winnipeg, Fredericton, Saskatoon, Vancouver et, bien sûr, Whitehorse. C’est par satellite que l’animatrice Juliette Powell, donnait la parole aux différents intervenants réunis dans ces villes.
Les sujets abordés, lors de cette conférence d’environ une heure et demie, sont le bilinguisme, le français sur Internet et l’utilisation en général du français. « Nous avons parlé du manque de confiance que les jeunes en immersion peuvent ressentir face à la difficulté de parler en français et de la peur de faire des fautes. Le consensus des jeunes qui ont parlé était qu’il fallait prendre le risque de faire des fautes et que la seule façon d’améliorer sa langue était de l’utiliser », de faire savoir Duncan Hamre, élève de 11e année en immersion à l’école Sir John Franklin.
Joannie Mercure et Lucie Sénéchal, deux élèves de l’école Allain St-Cyr, ont retenu des discussions que les sarcasmes envers les francophones et les francophiles sont les mêmes partout. « Il y a du racisme envers le français partout. C’est pareil comme pour nous », lance Lucie. Les injures aussi sont les mêmes, selon elles : « french fries », « frogs » et « frenchies » résonnent d’un océan à l’autre.
Les élèves en immersion aussi se sentent parfois marginalisés, de faire savoir les trois élèves de l’école Sir John Franklin s’étant rendus à la conférence. En plus de Duncan Hamre, cette école était représentée par Louise Tumchewics et Sara Thomson. « Ça nous arrive parfois (d’être mis à l’écart), mais tu dois juste faire valoir ce que le français peut t’apporter, comparativement à ceux qui ne peuvent pas le parler », déclare Sara.
La présence du français sur Internet a aussi fait l’objet des discussions lors de la conférence. « La question était de savoir si l’on pouvait retrouver les mêmes informations en anglais et en français sur le Web. Je crois que c’est la même chose », lance Lucie Sénéchal. Pour Duncan Hamre, ce « dialogue fut intéressant et a montré la diversité du pays. Mais le sujet de discussion est rapidement passé de l’Internet aux politiques de monsieur Trudeau dans les années 1970 ».
Les élèves d’immersion ont cependant décelé quelques ombres au tableau de leur voyage à Whitehorse. Selon eux, les ateliers portant sur divers sujets, organisés en après-midi, étaient un « désastre ». D’autant plus que ces ateliers étaient principalement présentés en anglais…
L’importance accordée aux délégués présents à Toronto avait aussi de quoi décevoir les jeunes qui étaient à Whitehorse. La centaine de jeunes présents dans la capitale yukonnaise n’ont vu leur opinion diffusée à l’échelle nationale qu’à quelques reprises.