Grâce à Paul Martin, on a maintenant les moyens de penser à la culture. Il faut cependant ajouter, du même souffle, que c’est en raison de M. Martin que l’on a relégué la culture à l’arrière-plan de nos préoccupations.
Lorsque le gouvernement fédéral a commencé à maîtriser son déficit budgétaire et à tenter de régler le problème de la dette publique canadienne, plusieurs programmes ont subi des coupures. Ainsi, le financement des organismes francophones a subi une baisse dramatique de 1993 à 1995. Les responsables communautaires ont alors dû procéder à une réévaluation de leurs priorités. Dans ce processus, la promotion de la culture a fait un important recul.
L’époque de la prudence budgétaire n’est pas révolue, mais avec la marge de manœuvre financière dont le gouvernement fédéral s’est doté, il lui est maintenant possible de réinvestir dans les différents programmes. Celui de la culture ne fait pas exception.
C’est pourquoi l’exercice de consultation et de réflexion de la FCCF sur la place de la culture au sein des organismes francophones hors Québec tombe très à point. En effet, si les budgets de la culture se voient augmenter, on ne peut qu’applaudir un processus qui devrait faire en sorte que l’investissement se fasse de façon éclairée et en suivant les priorités établies par la communauté francophone.
Il faudrait cependant s’assurer que le débat se fasse également au niveau local, alors que la question de la culture, son expression et sa promotion, n’ont pas fait l’objet d’une réflexion poussée depuis de nombreuses années. En effet, l’adoption d’une politique de développement culturel au niveau ténois avait été soulevée en 1991 et 1992 mais les coupures avaient interrompues ce processus. Le temps est propice pour corriger le tir et s’interroger sur cette question des plus importantes.