Tenez-vous bien, le 31 mars 2003, on entendra grogner, en anglais. En effet, cette date marquera la mutation de quelques cadres de la fonction publique fédérale ou une diminution de leur prime de rendement. La raison : leur incapacité de répondre aux exigences linguistiques de leur poste.
On peut s’attendre à certaines récriminations au sein de la fonction publique, reproches qui seront certainement repris par l’Alliance canadienne et les groupes de pression anti-francophones du pays, dans le cas de fonctionnaires anglophones et par le Bloc québécois, dans le cas de fonctionnaires francophones.
S’il s’agissait d’une opération administrative visant certaines compétences, comme la maîtrise de logiciels, la connaissance de certaines techniques comptables ou l’obtention d’un certificat professionnel, cela ne causerait aucun remous. Mais comme cette mesure s’inscrit dans la politique de bilinguisme du gouvernement fédéral, elle fera hurler du monde.
On accusera probablement les francophones de vouloir prendre le contrôle de la fonction publique alors que les postes de direction en question ne concernent que certains hauts fonctionnaires qui ont la supervision d’employés dont la langue de travail est le français. La logique derrière cette politique du Conseil du Trésor est la suivante ; mieux vaut exiger d’un cadre qu’il apprenne l’autre langue officielle plutôt que d’exiger de plusieurs employés qu’ils apprennent la langue de ce patron limité linguistiquement.
Ce dossier traîne de la patte depuis près de 15 ans. Il faut donc féliciter la ministre Lucienne Robillard pour finalement faire son boulot de ministre et demander que l’on applique une politique qui remonte à 1988.