le Mardi 2 septembre 2025
le Vendredi 1 novembre 2002 0:00 Culture

Communications Loin des yeux, prêts à tout

Communications Loin des yeux, prêts à tout
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Les soldats de l’armée pratiquent la communication à haute fréquence et par satellite à Yellowknife.

Quand l’armée déploie ses antennes pour un exercice de communications par satellite, les soldats peuvent s’envoyer des blagues pour passer le temps. Mais rien n’était plus sérieux que l’exercice du Groupe des communications 73-74, qui s’est tenu du 22 au 26 octobre dernier.

L’équipe de huit soldats, de la réserve et de la force régulière, ont piqué leurs tentes le long de l’Ingraham Trail, à quelque 15 kilomètres du centre-ville de Yellowknife. À l’intérieur d’un char de l’armée, une mini-centrale de communication à haute fréquence fonctionne à plein régime. Sur le toit, une antenne est orientée vers un satellite. Le groupe a communiqué toute la semaine avec des équipes déployées à Rankin Inlet, au Nunavut, Prince Rupert, en Colombie-Britannique et Edmonton, en Alberta.

Ces soldats sont prêts à prêter main-forte à l’équipe des communications des T.N.-O. Dirigée par le sergent Denis Lapierre, le groupe de six personnes peut tenir le coup, en cas d’urgence, durant trois à cinq jours, en zone isolée. Si un accident d’avion survient aux T.N.-O., l’équipe de Yellowknife est la première sur les lieux, suivie par le groupe 73-74. « Si un crash d’avion survient, par exemple, à 300 kilomètres au nord de Cambridge Bay, l’équipe d’ici devient responsable des communications pour l’armée. On met notre expérience en pratique pour aider les civils », explique le sergent Denis Lapierre.

Les messages envoyés en haute fréquence sont tout d’abord transmis par ordinateur, avec le logiciel Compact Message Service. Puis ils sont encodés, passent par la radio à haute fréquence, l’amplificateur, et terminent leur route via l’antenne. Ni un cellulaire, ni un téléphone satellite ou une radio amateur peuvent capter le contenu du message. Cet exercice dure de trois à quatre secondes. Mais avant toute chose, la radio à haute fréquence doit trouver la bonne fréquence. Dans le Nord, cette étape est difficile.

« En situation d’urgence, il faut que la fréquence soit bonne », explique le sergent Luc Bibeau. Les aurores boréales nuisent à la transmission des messages. Entre 18 h 30 et 21 h 30, aucune communication n’est possible. Les minerais et métaux dans le sol interfèrent également avec les ondes satellite. Par-dessus tout, le froid est un obstacle majeur. Les génératrices sont le principal allié lorsqu’il fait – 40 degrés Celsius.

Ce que les observateurs soupçonnent moins, c’est qu’il n’est plus possible de communiquer par satellite au nord du 70e parallèle. Près du 62e parallèle, Yellowknife est à la limite. La raison de tout cela est géographique. Plus on est près des pôles, plus il est difficile d’orienter les antennes vers un satellite situé dans l’espace.

Cet exercice est réalisé une fois par année dans le Nord. Les Rangers et des membres du Secteur du Nord des Forces canadiennes ont également fait partie de l’exercice et ont aidé les équipes de communication.