L’initiative du gouvernement fédéral fait suite à l’engagement pris en 2002, lors du discours du Trône. On y faisait alors part de la création du centre pour « préserver, revitaliser et promouvoir les langues et les cultures autochtones ». L’enveloppe budgétaire, étendue sur les 11 prochaines années, a été annoncée en décembre dernier par la ministre du Patrimoine canadien, Sheila Copps.
Impossible, cependant, de savoir où sera situé le centre et de quoi il aura l’air. « Ce sont des questions qui ont beaucoup été posées à Mme Copps, lors de l’annonce officielle. Elle a alors dit qu’il ne fallait pas penser « béton », puisqu’alors, on penserait à une ville ou une région du Canada. C’est peut-être une mauvaise piste, parce qu’avec une moyenne de 17 millions de dollars par année, on ne veut pas gaspiller dans le béton. Mme Copps s’est même avancée sur l’établissement de plusieurs centres au lieu d’un seul et d’exploiter les possibilités qu’offrent les technologies de l’information », d’expliquer Eilein Sarkar, sous-ministre adjointe, responsable du secteur de la citoyenneté et du dossier des langues à Patrimoine canadien.
En fait, ce sera un groupe de travail constitué d’une dizaine de personnes qui aura pour tâche de répondre à cette question. Le groupe de travail verra aussi à conseiller le ministère fédéral sur les activités qui auront cours au nouveau Centre des langues et des cultures autochtones. Mme Sarkar souligne que les gens choisis pour siéger sur le groupe de travail devront être représentatifs des peuples des Premières nations, des Inuits et des Métis, en plus de provenir des différentes régions du Canada. Enfin, on aimerait que les différents groupes d’intérêt, comme les femmes, les aînés et les jeunes, comptent aussi des représentants autour de cette table.
« Nous sommes toujours à peaufiner le mandat du groupe de travail. Celui-ci travaillera probablement sur trois choses importantes, soit la structure même du centre, qu’est-ce qu’il lui faudrait pour être un centre indépendant et quelles en seraient ses activités. Pour y arriver, on imagine que le groupe de travail devra faire des consultations à travers le pays et devra peut-être aussi commanditer une équipe de recherche », d’expliquer la sous-ministre adjointe.
Les non Autochtones pourraient aussi être interpellés par le futur Centre des cultures et des langues autochtones, notamment en ce qui concerne la sensibilisation. « C’est certainement l’une des choses que l’on va considérer en compagnie du groupe de travail », d’ajouter Mme Sarkar, qui signale que ce groupe débutera son travail à partir de la prochaine année financière, soit le 1er avril prochain. Le même groupe devra ensuite produire un rapport qui sera à remis à la ministre avant le 31 décembre prochain.
Résolument intéressée par les langues et les cultures autochtones, la commissaire aux langues des Territoires du Nord-Ouest n’a pas pu donner de précision quant à ses attentes face au futur centre. Cette dernière préférant avoir plus d’information sur le sujet avant de faire tout commentaire.
