Ils sont six musiciens d’expérience. Sans l’ombre d’un doute, ils ont été chercher leurs influences dans la musique rock des années 1970 et 1980. Le tout est enrobé par l’harmonie de trois voix de qualité et des ambiances de piano et de clavier qui ajoutent une profondeur à ce groupe de musique basé à Longueuil, sur la rive sud de Montréal.
La formation musicale La Traversée est issue d’un travail de longue haleine, pour le chanteur et guitariste du groupe, Jean-Yvon Sénécal (John-Y). « Je travaillais sur le projet depuis une dizaine d’années et en fin de compte, lorsque tous les musiciens se sont rencontrés il y a deux ans, nous avons établi la base solide de ce que devrait être La Traversée. Nous avons porté plusieurs noms et composé un bagage suffisant pour monter un projet d’album et faire des spectacles », raconte-t-il.
John-Y a d’abord fait partie de la formation Parabole, qui a duré de cinq à six ans. Par la suite, Parabole est devenu Amalgam, qui s’est changé en Mandragore avant d’être La Traversée. « Quand on se met à choisir un nom, c’est long et ardu. Il s’agit rarement d’un flash que l’on a, mais lorsque nous sommes tombés sur La Traversée, tout est devenu clair, puisque nous avions tellement traversé d’épreuves et que nous les avions toutes surmontées. En plus, on savait qu’on voudrait éventuellement aller en Europe, ça devenait alors un bon nom pour nous identifier », mentionne le chanteur qui croit que le style musical de La Traversée cadre bien avec le courant actuel que l’on retrouve sur le vieux continent.
Mais avant, John-Y et ses acolytes se rendront dans le Nord. Le spectacle de Fort Smith est prévu pour le 13 novembre et celui de Yellowknife, le 14 novembre, au Cabaret chez Lucille. Le lendemain, ils se produiront à Inuvik, dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de la FFT, alors que le dimanche 16 novembre, la population de Hay River pourra faire le regain d’énergie au son de La Traversée.
« Pour nos spectacles, nous essaierons de faire un survol de nos compositions, tout en donnant des éléments de musique francophone qui existent depuis des années. Nous ne savons pas quel type de public nous aurons, donc nous essaierons de nous adapter selon la réponse des gens », laisse entendre le musicien qui dit avoir hâte de découvrir le Nord.
« Nous avons chacun notre propre vision du voyage. Personnellement, je peux dire que je suis l’aventurier du groupe, le gars des bois. Pour moi, ce voyage signifie les paysages, les cultures, les sculptures. J’ai soif de cette nouvelle culture que je vais rencontrer », dit-il.
Cette vision poétique de la nature et de la vie se laisse aussi entendre par les paroles des chansons du groupe. « Je suis un peu fleur bleue. J’ai longtemps habité en campagne et je suis beaucoup inspiré par la nature. Maintenant que j’habite en ville, j’ai associé ces situations avec les êtres humains. C’est rare que je parle de situations urbaines, ce sera surtout des situations entre les êtres humains au niveau de la nature et le rapport de l’homme avec la nature », explique celui qui a signé une partie des chansons du groupe.
L’autre signataire des chansons est le guitariste acoustique et chanteur, Éric Payment. « Éric touche surtout des sujets actuels, peut-être plus sombre que moi. C’est une bonne chose, parce que ça fait des contrastes avec mon écriture qui est un peu plus positive », de poursuivre John-Y.
Pour faire sa marque dans l’industrie du rock francophone, La Traversée mise sur la qualité de trois voix, celles de John-Y, d’Éric Payment et d’Amélie Provencher. « C’est important de mettre ça de l’avant. Des groupes musicaux à trois voix, il n’y en a pas eu depuis des années. Beaucoup de groupes ont des choristes, mais c’est souvent minime, nous essayons de mettre ça de l’avant. La voix d’Amélie Provencher avec la mienne et celle d’Éric, c’est véritablement trois couleurs différentes » de constater le chanteur.
Au début de l’année 2004, La Traversée lancera son premier album. Un collaborateur de taille a même accepté de les aider, le bassiste d’Offenbach, Breen Leboeuf. « Il s’agissait d’un contact qu’avait notre gérant. Breen Leboeuf a écouté notre matériel et a été intéressé à travailler avec nous. À partir de ce moment, il a commencé à venir nous voir, à nous écouter et à nous donner des idées. Notre relation est passée des affaires à l’amitié depuis ce temps », raconte John-Y, qui travaille sur cet opus depuis le printemps dernier.
Selon ce dernier, La Traversée saura se tailler une bonne place dans l’industrie des groupes rock au Québec. « Il y a beaucoup de matériels qui se fait, mais on retrouve des choses qui sont plus ou moins intéressantes. Je crois donc qu’il y a de la place pour du nouveau. Être un groupe peut être plus difficile, puisque l’industrie a une vision plus intransigeante envers les groupes. Dans notre cas, nous avons trois éléments très forts et nous savons c’est une chimie qui donne ce résultat ».
