Pour souligner le 80e anniversaire des Communications militaires dans le Nord du Canada, le secteur du Nord des Forces armées canadiennes a consacré une salle, dans les quartiers généraux de Yellowknife, à cette branche de l’armée que plusieurs considèrent comme « trop souvent oubliée ». De plus, ce 80e anniversaire coïncide avec le centenaire des communications militaires au Canada.
De sa création, en 1923, jusqu’à son transfert vers le ministère canadien des Transports, en 1957, le réseau de communications de l’armée dans le Nord n’était pas destiné qu’aux activités militaires. « En fait, je crois que le réseau de communication de l’armée dans le Nord était l’une des seules sources de revenus du gouvernement canadien durant la crise des années 1930 », a souligné le Capitaine Scott Gillingham, maître de cérémonie de l’activité visant à souligner le 80e anniversaire des communications dans le Nord et qui a procédé à l’inauguration officielle de la salle Mercury.
C’est qu’à l’époque, toutes les communications entre le Nord et le Sud se devaient de passer par les installations militaires et les signaleurs engagés par l’armée. « Principalement, les signaleurs faisaient à peu près toutes les communications à hautes fréquences. Dans ce temps-là, beaucoup de choses étaient faites à partir du code Morse. Les signaleurs envoyaient des messages dans le Sud pour avertir des familles d’habitants du Nord de mauvaises nouvelles, et ils faisaient les communications air-sol avec l’industrie de l’aviation », raconte le Sergent Denis Lapierre, superviseur de la section des communications pour l’armée dans le Nord.
Selon le commandant du secteur du Nord des Forces canadiennes, le Colonel Norris Pettis, « beaucoup de communautés existent, aujourd’hui, grâce à la présence de signaleurs dans le Nord ». Avec le temps, plusieurs militaires ont même créé, par temps libres, de petites radios communautaires à partir des équipements de l’armée. À Yellowknife, cette petite antenne a mené à la création de CBC North.
Une affirmation que vient confirmer le Sergent Lapierre : « D’après moi, s’il y a une organisation qui a eu un gros impact pour le développement du Nord, c’est définitivement les signaleurs dans le Nord. Il y a 80 ans, c’étaient pratiquement les premiers militaires à être arrivés au Nord du 60e parallèle. Aujourd’hui, Northwestel développe à partir de ce qu’ils ont bâti, tout comme la radio de CBC. Il s’agit d’un élément très important de l’histoire », dit-il.
Les communications dans le Nord ont bien changé depuis 1923. De fournisseur de services, le système militaire est passé à acheteur de services. C’est donc la compagnie Northwestel qui est en mesure d’offrir les services de communications modernes dans toutes les communautés situées au Nord du 60e parallèle.
Toutefois, une section des communications est toujours nécessaire pour le Nord, fait savoir le sergent Lapierre. « Northwestel voit à ce qui se passe au niveau des communications à l’extérieur de notre organisation, tandis que notre branche voit à l’efficacité du système à l’intérieur des murs de l’armée. Nous nous occupons, entre autres, des systèmes téléphoniques dans les édifices de Whitehorse, de Yellowknife et d’Iqaluit, des ordinateurs et des systèmes de radio, soit voir à ce que les équipements soient opérables et que les fréquences soient bien chargées », précise le sergent Lapierre.
