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le Vendredi 12 mars 2004 0:00 Culture

24 ans plus tard… « As long as this land shall last » est réédité

24 ans plus tard… « As long as this land shall last » est réédité
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Depuis 1975, lorsqu’il est question de droits ancestraux des Autochtones des Territoires du Nord-Ouest et de l’histoire des Traités numéro 8 et 11, un ouvrage demeure incontournable. Il s’agit de celui de René Fumoleau, intitulé « Aussi longtemps que le fleuve coulera ». Vingt-quatre ans après sa première édition, ce document de référence est réédité par l’Université de Calgary.

« Je cherchais un éditeur et j’ai approché l’Université de Calgary, il y a deux ans. Surtout parce qu’elle est dans l’Ouest et les traités numéro 8 et 11, dont ils est question, concernent aussi l’Alberta. Je pense que c’est pour ça que l’Université de Calgary s’est montrée intéressée », dit l’auteur de l’ouvrage. Ce dernier fait d’ailleurs remarquer que plusieurs universités canadiennes se servent toujours de ce livre dans le cadre de cours qu’ils offrent sur la politique nationale.

Au départ, René Fumoleau ne s’attendait probablement pas à devenir l’auteur d’un ouvrage si important de l’histoire des Dénés des TNO. Le projet est né, en 1970, au cours d’une discussion sur Mgr Gabriel Breynat, qui était évêque du Diocèse du Mackenzie au moment du processus de signature des traités. « Nous étions cinq ou six pères Oblats et cinq ou six Dénés et personne ne savait trop ce qui s’était passé. On se disait que Mgr Breynat avait voyagé avec l’équipe qui allait recevoir les signatures des traités et nous nous demandions s’il avait aidé le gouvernement ou les Autochtones au cours des discussions », raconte l’auteur qui vit maintenant une retraite paisible à Lutsel K’e.

Il faut se rappeler qu’au début du siècle, Mgr Breynat exerçait une grande influence sur le Nord. À l’époque, le gouvernement fédéral n’était représenté que par un agent posté à Fort Smith, et un autre, à Fort Simpson. « Mais on s’est demandé quel avait été le rôle de Mgr Breynat à l’époque et on s’est dit qu’il faudrait faire des recherches là-dessus et quelqu’un m’a demandé si je voulais le faire. J’ai dit oui », se souvient René Fumoleau.

« J’avais idée d’aller aux archives du diocèse à Fort Smith et de regarder vraiment ce que Mgr Breynat avait fait ou dit. J’ai ramassé pas mal de documents et j’ai écrit 25 pages là-dessus, mais c’était plein de trous. Il y avait des années sur lesquelles il n’y avait absolument aucune information », dit-il. La simple recherche dans les archives du diocèse a donc résulté en un travail de deux années de recherche à travers le Canada.

« C’était un livre qui, pour la première fois, présentait le point de vue des nations autochtones et, en même temps, les documents du gouvernement. J’ai fait une recherche très sérieuse et, depuis ce temps, personne n’a trouvé de document qui pourrait contredire ce que j’ai écrit ou qui pourrait ajouter quelque chose de valable à ce qu’il y a dans le livre », dit M. Fumoleau.

En fait, seulement une dizaine de mots ont été changés de la première édition du texte. De plus, René Fumoleau a fait appel à Joanne Barnaby, de Hay River, pour écrire une postface. « C’est un genre de réflexion sur ce qui s’est passé après la période concernée dans le livre. J’y parlais seulement de la période de 1870 à 1939 et Mme Barnaby a écrit quelque chose pour dire ce qui s’est passé de 1975 à 2004. Ça donne une valeur spéciale au livre et ça le met à jour », remarque-t-il.