Jusqu’au mois d’octobre, le restaurant du Centre du Patrimoine septentrional Prince-de-Galles présente une exposition de photographies du jeune artiste francophone Alexandre Beaudin. D’ici là, ceux qui se rendront au centre pourront admirer la baie de Yellowknife et ses maisons bateaux sous un angle tout autre.
« À force de me faire dire que c’est le temps que je fasse quelque chose avec mes photos, j’ai décidé de les montrer au public », dit Alexandre. En fait, l’idée de faire une exposition au Centre a pris racine lors du Cabin Fever festival, à la fin de l’hiver dernier. Y tenant un kiosque afin de vendre quelques clichés, il a fait la connaissance de Terry Pamplin, responsable des expositions au musée. « Je lui ai demandé comment je pourrais m’y prendre pour faire une exposition et il m’a dit que si j’étais intéressé, je pourrais faire ça dans le restaurant pour cet été », poursuit l’artiste.
De son côté Terry Pamplin explique que l’espace d’exposition du restaurant s’adresse à des artistes locaux qui explorent de nouvelles techniques artistiques. « J’ai tout de suite été attiré par le travail d’Alexandre. Elles m’ont frappé quand je les ai vues à l’autre bout de la salle. C’est une nouvelle approche expérimentée par un artiste local », poursuit-il, ajoutant que c’est exactement ce que l’on cherche à présenter à la clientèle du restaurant du Centre septentrional Prince-de-Galles.
L’exposition présentée dans le restaurant comprend une dizaine de photos prises dans la baie de Yellowknife. « Il s’agit d’une exposition progressive qui va durer quelques mois. En ce moment les photos comprennent toutes de la glace. Mon idée est de briser cette glace et de changer les photos pour y emmener différents thèmes et couleurs, tout en restant sur la baie de Yellowknife », explique celui qui habite lui-même une maison bateau.
« Yellowknife a vraiment du caractère. C’est un endroit unique. Quelqu’un qui est déjà venu ici pourrait dire, parmi 1000 photos, laquelle a été prise à Yellowknife. On parle de maisons, d’architectures, de décors, de junk dans les jardins, des maisons bateaux, des couleurs, de l’eau. C’est tellement d’éléments qui, mis ensembles, rendent cette ville unique ».
Alexandre Beaudin a ce don de capturer l’image renversante ou le détail que le commun des mortels ne remarque pas. Par exemple, plusieurs de ses photos présentent la réflexion des maisons sur l’eau. « La plupart des gens pensent que c’est fait par ordinateur et que ce sont des effets spéciaux, mais non. C’est la nature qui me présente ça, je le capture et le présente aux gens. Véritablement, les maisons bateaux réfléchies dans l’eau constituent mes sujets préférés », dit-il.
Même si, à 23 ans, Alexandre Beaudin voit ses œuvres exposées dans un musée, celui-ci demeure réaliste. « C’est toujours impressionnant de voir ses propres photographies encadrées sur des murs et être considérées comme des œuvres d’art. Je n’aspirais pas à tant que ça et ça c’est simplement développé comme ça. J’en suis fier, même si jusqu’à présent je n’ai pas eu beaucoup de commentaires, je sais qu’en général, les gens aiment ce que je fais, mais ça va prendre du temps avant de faire ma marque ».
Le photographe ne s’empêche pourtant pas de rêver. « C’est sûr que j’aimerais présenter mes photos ailleurs au Canada, particulièrement au Québec, pour exprimer la vision d’un Québécois qui s’installe à Yellowknife. Ça pourrait aussi être une idée de faire une exposition qui se promène de ville en ville », mentionne celui qui caresse le projet de prendre des clichés des principales villes canadiennes afin de les regrouper sous un thème comme, par exemple, l’architecture. « Mais pour l’instant, je me concentre sur Yellowknife, c’est un sujet très riche ».
« J’aimerais bien pouvoir vendre mon art. Si je le faisais juste pour accumuler les photos chez moi, ça ne servirait pas à grand chose. Mon objectif est de sortir et de faire voir les photos. Donc, oui, j’aimerais en faire une source de revenus, mais je ne dis pas que j’ambitionne de ne vivre que de ça », dit celui qui veut approcher les galeries d’art de Yellowknife afin d’y explorer les possibilités de mise en marché de ses œuvres.
En attendant, ceux qui voudraient se procurer une photographie du jeune et prometteur Alexandre Beaudin peuvent entrer directement en contact avec lui. On le trouve, habituellement, derrière une caméra.