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le Vendredi 7 janvier 2005 0:00 Culture

Du théâtre en français à Yellowknife

Du théâtre en français à Yellowknife
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Le coordonnateur du Service d’alphabétisation en français, Martin Dubeau, est tout feu tout flamme. Juste avant les vacances du temps des Fêtes, le Conseil des Arts des TNO a accepté de subventionner son projet de théâtre en français.

« Je n’ai jamais travaillé avec un budget aussi gros que ça, alors nous allons prendre notre temps », commente-t-il en riant. C’est 6 000 $ que le Conseil a octroyé au Service d’alphabétisation en français pour que du théâtre francophone soit créé dans les TNO. « Le Conseil des arts nous a dit “on a un budget pour ça” et ils nous on donné la moitié de ce que nous demandions. Alors nous allons monter une pièce cette année plutôt que deux », précise M. Dubeau.

Pour l’instant le projet demeure embryonnaire, mais c’est la grande priorité de « l’alpha » pour l’année qui commence. « Il y a déjà des gens qui nous ont dit qu’ils étaient intéressés à faire des décors, de la technique, de la régie et toutes ces choses, mais nous n’avons pas encore de comédiens et comédiennes. » M. Dubeau est donc en pleine période de recrutement. « Nous recherchons autant les francophones qui veulent faire du théâtre que les anglophones qui veulent apprendre le français. […] Ça prend du monde game évidemment, mais c’est sûr que les portes sont ouvertes. Apprendre un texte en français ou apprendre un texte en anglais, quand il y a quelqu’un pour te diriger, c’est facile », assure celui qui jouera lui-même dans une pièce en anglais ce printemps, The Ennemy attender.

La pièce non plus n’a pas été choisie, mais déjà des idées illuminent le regard du coordonnateur. Si le nombre de comédiens le permet, le choix de Martin Dubeau pourrait s’arrêter sur Les Belles-sœurs, de Michel Tremblay ou encore une adaptation de cette pièce qu’on appellerait Les Beaux-frères. « Ce sont des projets qui sont dans l’air et si nous avons le monde nécessaire, nous allons nous diriger vers ça. »

L’utile à l’agréable

Pour cet ancien metteur en scène devenu coordonnateur, le projet de théâtre en français est une façon de joindre l’utile à l’agréable. Tout comme pour son projet de Ciné-club, c’est par une approche ludique que M. Dubeau a choisi d’exécuter le mandat de francisation et d’alphabétisation du service qu’il coordonne. « Moi, une formation en alphabétisation, je ne sais pas à quoi ça ressemble. Alors je me sers de ce que je connais. Et le théâtre et l’alphabétisation ça va bien ensemble. Pour faire partie d’une troupe de théâtre, il faut être capable de lire et il faut être capable de comprendre ce que l’on lit », dit-il.

Il se rappelle que, lorsqu’il était metteur en scène à Québec, il était fréquent que les acteurs n’arrivaient pas à bien saisir le sens du texte et ne pouvaient donc pas le jouer correctement. Il se retrouvait alors, malgré lui, a jouer le rôle du … coordonnateur en alphabétisation ! « Dans ce temps-là, on s’assoit avec l’acteur et on lit et relit le texte et on essaye de voir ensemble ce que cela signifie. »

Pas frette aux yeux

Ce n’est pas la première expérience du genre. Dans les années 1990, une troupe de théâtre francophone nommée « Les pas frette aux yeux » sévissait dans la capitale.

La troupe francophone a connu son plus grand succès en 1996, avec Le Malade imaginaire de Molière. Cette comédie lui avait valu plusieurs prix Aurora et avait également été présentée à Whitehorse, au Yukon.

À moyen terme, Martin Dubeau pense que son projet pourrait marquer une renaissance de la troupe francophone de Yellowknife. « Ça pourrait être le retour des Pas frette aux yeux. Pourquoi pas ? », dit-il.

À l’époque, la troupe de théâtre était un projet de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY). Pour pouvoir assurer une continuité au projet, et aussi pour avoir accès aux décors et costumes de la troupe disparue, le coordonnateur du Service d’alphabétisation en français compte à son tour sur l’appui de l’Association. « C’est sûr que je vais soumettre ce projet-là à mon conseil d’administration », lance celui qui est également président de l’AFCY.

Les personnes intéressées à monter sur les planches peuvent contacter Martin au 444-4422.