Les enseignants de l’école J.H. Sissons redécouvrent la littérature avec Dominique Demers.
« Il faut revenir à l’essentiel et se permettre des périodes de rêves. » Dominique Demers parvient souvent à déstabiliser les enseignants qui prennent part à son atelier sur la littérature pour enfant. Déstabiliser non pas pour incommoder mais pour ouvrir une nouvelle voie, faciliter le travail et l’art d’insuffler le goût de lire et d’écrire.
Aux TNO, c’est le personnel enseignant de l’école d’immersion J.H. Sissons qui a bénéficié de cette transformation le 31 août et 1er septembre.
Leonie Bozec enseigne la deuxième année à Sissons, après cet atelier de deux jours, elle juge que l’enseignement de l’écriture sera plus facile pour elle maintenant. Sa collègue, Monique Marinier titulaire d’une classe de cinquième année, explique qu’elle va ajouter ces nouvelles démarches à ses cours. « Depuis des années, j’apprends l’écriture à des enfants, je me rends compte que ce n’était pas comme il faut. Je leur demandais de tout faire en même temps. Là, c’est clair! Ils ont une idée, ils élaborent une histoire sur deux lignes et ensuite ils commencent à rédiger et moi, je les pousse à exagérer au maximum », répète-t-elle.
Les deux enseignantes disent avoir compris le message de l’auteure francophone. « L’écriture, c’est un billet d’avion. Ça nous libère des contraintes, on peut voyager n’importe où, dans le futur ou le passé en étant bien assis sur ses deux fesses ».
« Je fais vivre l’expérience de la création aux enseignants, décrit Dominique Demers. Lors de ces ateliers, il n’y a pas une fois où un des profs ne pleure pas. Ils sont tous enchantés, mais ils se rendent compte qu’ils ont manqué d’outils pendant toutes ces années ou alors ils s’investissent dans la situation et ça les chamboule. »
Après 40 livres à son actif, 17 ans d’enseignement, Dominique Demers disconvient de faire des choses extraordinaires. « J’ai simplement la sagesse et l’expérience pour ramener tout ça à l’essentiel : montrer à lire, écrire et compter à des enfants avec amour et respect. » Elle estime quand même qu’elle fait ces interventions pour changer la société. Mme Demers s’indigne que le Canada recense que 50 pour cent de sa population ne lise jamais. Elle souhaite que tous les enfants aiment lire, et qu’ils se laissent aller dans une période de rêverie, car pour elle « rêver c’est créer ».
Sa démarche concernant la littérature pour enfant est simple, elle s’articule sur deux étapes. Donner premièrement le goût de lire, et deuxièmement le goût d’écrire. Questionnée sur ses lectures et écriture du moment, Domique Demers a répondu qu’elle lisait des polars de Henning Mankell, un romancier suédois qui lui permettait une évasion totale lors de ses lecture. Pour l‘écriture, elle planche actuellement sur le troisième tome de sa série La Grande Quête de Jacob Jobin.
