Les deux représentants ténois au concours national d’art oratoire discourront sur des sujets qui leur tiennent à cœur.
Deux des sept élèves qui ont participé au concours d’art oratoire à Yellowknife partiront pour Ottawa le 28 mai prochain. Lors du concours et festival d’art oratoire 2011, Emily Smith et Cliff Tuyishime retrouveront les 50 finalistes nationaux provenant d’écoles secondaires de partout au pays.
Lors du concours de sélection territoriale qui a eu lieu le 28 avril dernier à l’école Allain St-Cyr, Emily Smith, qui étudie en immersion à l’école secondaire Sir John de Yellowknife, a admis avoir été nerveuse durant sa présentation. « En premier lieu, je ne voulais pas vraiment faire le concours, mais Mme Ricard m’a encouragé et j’ai finalement décidé d’essayer. Maintenant, je suis heureuse d’avoir fait ce choix, car c’est vraiment une bonne expérience et de parler en français à d’autres gens c’est quelque chose que je dois continuer d’améliorer », témoigne l’élève de 12e année. Mlle Smith a récité avec passion un texte qu’elle a composé sur l’amour qu’elle voue aux livres.
« Vous savez! C’est souvent à travers la lentille d’un livre que l’on réussit le mieux à se connaître soi-même. C’est souvent en lisant que l’on peut évaluer et réévaluer la perspective sur la vie et sur les gens. On est souvent bouleversé par la lecture d’un livre… Je me souviens d’un moment où j’étais complètement chamboulée : c’est en lisant Les yeux dans les arbres. Une phrase m’a frappée. Tout ce qu’on croit être vrai, maintenant, ici, peut être faux à un autre endroit à un autre moment. […] Les livres ont le pouvoir de changer les pensées, et même, parfois, de changer la vie des gens. »
Mlle Smith se souvient d’une fois, lorsqu’elle était petite, où ses parents étaient en train de lire le journal et que son frère lisait lui aussi : c’est à ce moment qu’elle s’est dit qu’elle voulait apprendre à lire également. « Depuis ce moment, mon amour pour les livres est tel, qu’il faut que je m’assure que tout sac que j’achète puisse en contenir plusieurs », témoigne-t-elle.
Tout en mettant à l’avant-scène, les talents oratoires des adolescents francophones et francophiles du pays, cette compétition mise sur pied par l’organisme Canadian Parents for French démontre également le soutien offert en coulisse par les professeurs de langues. « Son français est excellent, cela paraît énormément qu’elle lit énormément. Emily est une étudiante très perméable, très ouverte, très curieuse. Elle est disponible tout le temps face à tout cet univers que les livres peuvent donner. Ce qu’elle a pu ressentir en rentrant dans la peau des personnages est absolument unique et pour moi, c’est une grande victoire quand je réalise qu’une étudiante d’immersion aime tellement et autant les livres en français », de louanger Micheline Ricard, son professeur de français depuis la 9e année. Cette dernière dit apprécier ce concours alors qu’elle se rappelle d’Hazem Shoblak, un de ses élèves qui avait fait bonne figure au concours d’art oratoire de 2007. « Le sujet qu’il avait choisi portait sur le fait que les médias manquaient vraiment d’imagination et il avait remporté la première place dans la catégorie immersion précoce. »
Les francophones des Territoires seront représentés par un élève de l’école Allain St-Cyr, Cliff Tuyishime, qui s’est lancé dans un plaidoyer dénonçant les présomptions inexactes des générations plus âgées que celle de la jeunesse actuelle. « Je me prépare pour Ottawa, en mémorisant mon texte, je le savais déjà bien, mais j’ai effectué quelques changements, des détails, des mots qui ne sont pas exactement pareils. C’est aussi ce que m’ont conseillé les juges lors de ma présentation. » Cliff Tuyishime raconte que le sujet de son discours lui est venu lors d’une conversation avec ses parents : « ils ont avancé l’argument que nous étions trop gâtés, et j’ai repris ce thème pour effectuer ce travail. »