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le Jeudi 3 novembre 2011 12:35 Culture

Littérature jeunesse Un bédéiste qui s’inspire

Littérature jeunesse Un bédéiste qui s’inspire
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Paul Roux partage son art avec les écoliers de Yellowknife.

« Je ne dessine jamais quand je suis en vacances, je tiens un crayon toute l’année alors quand je suis en voyage je prends des photos. »
Paul Roux est dessinateur, auteur, scénariste, recherchiste ou tout bonnement bédéiste. Originaire de Marseille, c’est dans la région d’Ottawa qu’il grandit et accomplit son rêve de faire de la bande dessinée. Auteur prolifique depuis maintenant deux décennies, Paul Roux a produit plusieurs séries qui rejoignent un public d’âge divers. À Yellowknife pour intervenir dans plusieurs écoles, il est rentré en contact avec des lecteurs friands d’un de ses héros : Ernest, un jeune garçon imaginatif à qui il arrive de nombreuses aventures.
Le Bédéiste explique que depuis qu’il était jeune, il voyait ce point sur la carte, Yellowknife : un bout du monde où il désirait aller. Pour Paul Roux, le grand Nord est comme une destination exotique, une destination qui lui a déjà inspiré un livre paru en 2009 : Ernest perd le Nord qui prend scène au Nunavut. « On en parle beaucoup avec les jeunes, de l’inspiration. Trouver des idées. On est alimenté par tout ce qu’on connait, par tout ce qu’on aime. Quand j’ai été à Iqaluit, j’ai été vraiment surpris de comment la ville était faite, comment les gens vivaient, qu’on ne puisse pas creuser dans le sol et qu’il y ait des maisons sur pilotis. Et tout cela m’a inspiré une idée de faire voyager, ce petit garçon (Ernest) qui n’avait jamais voyagé. J’ai mélangé la vérité de comment vivent les gens aujourd’hui et certaines des légendes inuites que je connaissais déjà telles que Qalupiluks, Mahaha, et Sedna. C’était ma manière de jeter un éclairage sur une culture dont on n’entend pas beaucoup parler. »
Ici pour partager
Grâce au travail de préparation de Caroline Roux de l’école J.h.Sissons et de Cathy Roy de l’école Allain St-Cyr, c’est un autre auteur qui parcourt les écoles canadiennes qui reste époustouflées par la connaissance des jeunes ténois par rapport à ses livres. « J’arrive ici et les jeunes sont hyper bien préparés. J’avais même un comité d’accueil dans une école, j’avais un mur de dessins et de photos, ils avaient lu mes livres, tous avaient envie d’en parler, ils avaient leur coup de cœur. Il y a tellement une envie de partager. »
Même s’il se sent en vacances, car il ne dessine pas, Paul Roux veut donner lui aussi : « Je suis là pour donner un maximum. J’ai donné un atelier de formation pour les enseignants, car ils veulent connaitre la BD, ils veulent s’en servir, ils veulent l’explorer, donc je suis là à 100 % », détaille M. Roux. Il argumente que l’approche pédagogique change beaucoup avec le temps. « Il y a encore des gens qui pensent qu’on lit des BD puis après on passe aux livres. D’abord les BD, ce sont des livres et la BD c’est un art différent. C’est un mélange de littérature, de dessin, de mise en scène… La BD est, un art en soit, c’est le 9e art », avance l’auteur en suggérant qu’au lieu de faire une dictée, pourquoi ne pas faire une BD? Il poursuit en indiquant que les enseignants peuvent utiliser cet outil de communication pour atteindre plusieurs objectifs de leur curriculum.
Le francophone témoigne qu’il a vraiment l’impression d’être ici pour quelque chose. « Je ne suis pas ici pour dire bonjour, acheter mes livres. Je suis là pour communiquer cet amour de la BD, leur donner envie de lire plein de choses. Mon but n’est pas de dire, lisez de la BD, mais lisez, point final! »