La maison d’édition fondée par Isidore Guy Makaya mise sur un recueil de nouvelles d’une ainée métisse, un nouvel auteur indien et une grammaire de vili.
La maison d’édition Présence Francophone a présenté trois nouvelles parutions le mercredi 29 mars au Sundog Trading Post à Yellowknife : le tome 2 de Notre langue à nous, de Isidore Guy Makaya, L’illusion du soi, de Kiran Manoj et Les Femmes m’ont raconté, de Dolorès Gosselin. Cette dernière était présente pour parler de son livre écrit en trois langues : en français, en anglais et en métchif.
« Mes histoires me viennent dans des rêves. Pour la pièce Les femmes m’ont raconté, les femmes venaient me visiter dans mes rêves et me racontaient leurs histoires. C’étaient des histoires dures. Quand je me réveillais le matin, j’étais bouleversée. Je voulais qu’elles arrêtent de me visiter. Un jour, j’ai décidé d’écrire ces histoires. Je me levais à 6 h du matin et j’écrivais. Je ne pouvais pas écrire longtemps, car c’était pénible. Des fois, je pleurais, mais j’ai continué jusqu’à ce que j’aie fini ma rédaction. Et quand j’eus fini, les femmes ont arrêté de me visiter », explique-t-elle dans la préface de son livre.
Dolorès Gosselin est une ainée métisse de la rivière Rouge, citoyenne de la Nation métisse de l’île de la Tortue. (Courtoisie Présence Francophone)
Dolorès Gosselin est une ainée métisse de la rivière Rouge et citoyenne de la nation métisse de l’ile de la Tortue. Elle se présente comme conteuse et pratique également « drumming for healing » avec son tambour. « Elle est d’une générosité incroyable », confie Isidore Guy Makaya, le fondateur des Éditions Présence Francophone.
Isidore a profité de l’occasion pour présenter son nouveau livre, intitulé Notre langue à nous – Tome 2. Il s’agit d’une grammaire de vili, une langue bantoue parlée en Afrique centrale, surtout dans la République du Congo, au Gabon et à Cabinda, en Angola. Le premier tome est sorti en 2019.
« Le processus de rédaction a été long, parce que j’ai dû me rendre en Afrique pour interviewer des personnes. J’avais des connaissances de base, car j’ai grandi en parlant cette langue, mais j’avais besoin d’y aller pour confirmer certaines notions et me documenter », a-t-il expliqué.
Isidore sait qu’il est probablement la seule personne à parler le vili aux TNO, mais les lecteurs potentiels sont dispersés dans le monde entier. Il estime que la grammaire du vili est importante parce qu’il n’y a pas beaucoup de documents sur cette langue menacée d’extinction. « Chaque année, des langues meurent parce qu’il n’y a plus personne pour les parler », souligne-t-il, avant d’ajouter que sa grammaire « est comme un outil pour rafraichir la mémoire. »
Au-delà des frontières
Le troisième livre qui a été présenté est L’illusion de soi, de Kiran Manoj, un jeune auteur indien.
Isidore dit avoir trouvé le livre lors de ses recherches sur les livres électroniques d’Amazon.
« Je lis beaucoup de livres sur la connaissance de soi et la spiritualité. Celui de Kiran Manoj est un petit livre écrit avec candeur », explique-t-il.
Le texte de L’Illusion de soi aborde le sujet « d’un adolescent qui se pose des questions sur le monde et qui trouve ses propres réponses », considère Isidore. « C’est très intéressant, et les adolescents de quatorze ou quinze ans pourront lire ce livre qui est comme un résumé de certains aspects d’une personne qui s’interroge. »
« Il n’offre pas d’explications scientifiques, ajoute Isidore. C’est un livre simple à lire, même s’il aborde des sujets qui peuvent être difficiles pour certaines personnes, comme la mort et le suicide. »
L’éditeur raconte que la prise de contact avec Kiran Manoj a surpris le jeune auteur. « Il a été étonné, car il n’avait jamais pensé qu’une personne au Canada lirait son livre. Mais il était heureux et disait que la chose la plus importante était que ses idées soient répandues et connues. »
Dans un avenir proche, la maison d’édition Présence Francophone aura d’autres nouveaux titres.
« On travaille sur deux manuscrits : l’un, de poèmes, et l’autre de science-fiction », dévoile Isidore. « On ne fait pas ça pour gagner de l’argent, on n’est pas là pour chercher des bénéfices, conclut-il, mais pour chercher de nouveaux auteurs. »