le Mardi 2 septembre 2025
le Jeudi 13 avril 2023 11:59 Culture

Une méditation sur l’isolement et la soif d’aventure

Une méditation sur l’isolement et la soif d’aventure
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Mon année 20, le nouveau film de Sarah McNair-Landry, illustre les conséquences de la pandémie sur deux aventuriers au Nunavut. Le documentaire est désormais offert en ligne, gratuitement

Beaucoup se souviennent de ce qu’ils faisaient durant les premiers mois de 2020, pendant ces semaines où la planète s’est arrêtée et tout le monde (ou presque) s’est retrouvé enfermé chez soi.

Sarah et Erik étaient loin, très loin, quelque part dans le lointain Antarctique, au cours d’une nouvelle expédition polaire qui devait durer 80 jours. À un moment donné, ils ont commencé à recevoir des messages sur leur téléphone satellite indiquant qu’un virus se propageait dans le monde entier. Ils étaient confus et inquiets. Ce n’est qu’à leur retour à la civilisation qu’ils ont compris que le monde était différent.

Tel est le postulat de Mon année 20, le nouveau film de Sarah McNair-Landry, présenté comme « une méditation sur l’isolement, la liberté, le tourisme et la soif d’aventure ». Le documentaire de 34 minutes est désormais offert en ligne et peut être visionné gratuitement sur le site Web de l’Office national du film du Canada.

La realisatrice Sarah McNairLandry (Photo : Erik Boomer)

« Quand j’ai commencé à tourner, je ne savais pas à quoi m’attendre, c’était une année totalement différente de toutes les autres. Le seul but était de capturer une histoire et de voir où cela pourrait aller », raconte Sarah McNair-Landry.

Endossant de multiples casquettes, Sarah est à la fois aventurière, réalisatrice, et gère une compagnie d’expédition. Erik Boomer, son compagnon, est quant à lui photographe et athlète professionnel. « Dans notre vie normale, on est en mouvement continu. On voyage pour le travail et pour nos expéditions personnelles », explique la réalisatrice. Mais si les frontières se ferment soudainement, les voyages se réduisent et le tourisme s’éteint : une toute autre réalité apparaît.

Erik, originaire des État-Unis, ne peut pas retourner chez lui. Ils annulent tous les projets d’expédition en dehors du Nunavut et tous les programmes avec des touristes. Le film nous présente les conséquences de la pandémie sur le tourisme au Nunavut. On voit cependant qu’ils continuent de faire leurs miniaventures plus locales en traîneau de chien, en kite-ski, en ski, et en camping.

« Je ne veux pas que ce film soit déprimant, nous venons tous de vivre une année de la pandémie, et bien que je veux montrer l’impact de la covid-19 sur le Nunavut à travers mon expérience, je veux aussi montrer comment on a réussi à s’adapter de manière positive », explique la réalisatrice.

Sarah McNair-Landry avait déjà réalisé d’autres documentaires tels que Pour ne pas perdre le Nord ou Prendre forme. Elle est à l’origine du film d’art expérimental Gauge, du court métrage A Baffin Vacation et de plusieurs films d’aventure.
Elle est aussi propriétaire de North Winds, une agence d’expéditions polaires ayant mené avec succès plusieurs explorations au pôle Sud et au pôle Nord, ainsi que de nombreuses autres aventures épiques en traîneau à chiens et en ski cerf-volant dans l’Arctique, au Groenland et en Antarctique.

Sarah propose des services de guide, de formatrice, de consultante ou de coordinatrice logistique pour ceux et celles qui veulent s’aventurer dans les régions polaires. « Toute expédition dont vous pouvez rêver, on peut la transformer en réalité », peut lire sur son site Web.

L’agence a été fondée en 1991 par ses parents, Paul Landry and Matty McNair, deux autres explorateurs polaires. Matty McNair, sa mère, est mondialement connue pour son travail de guide lors d’expéditions polaires. C’est la première Canadienne à se rendre aux deux pôles.

L’aventure extrême et la soif de grands espaces loin de la civilisation semble dans les gènes de la famille. En 2007, Sarah – de même que son frère aîné et coéquipier Eric – a été sélectionée au prestigieux prix Aventurier de l’année décerné par National Geographic et a été nommée l’une des dix meilleures femmes de l’aventure par le National Geographic Adventure Magazine.