Aminata Konaté amène la cuisine africaine à Yellowknife. My African Cuisine in YK propose des spécialités et des services de traiteur.
Aminata Konaté est née au Mali où elle a vécu jusqu’à l’âge de treize ans et puis elle est partie à la découverte du monde. Elle a passé quelques années au Maroc avant de s’installer en France pour poursuivre ses études universitaires, et, plus tard, elle a traversé l’océan atlantique pour atterrir au Canada. Aminata a vécu en Saskatchewan avant de s’installer, en 2018 avec son mari, à Yellowknife en 2018. Entretemps, une fille est née.
Elle travaille à plein temps à l’école Allain St-Cyr et essaie en même temps de maintenir son activité de cuisinière. Sa passion pour la cuisine remonte à son plus jeune âge, mais c’était juste en Saskatchewan qu’elle a commencé à se rendre compte que la cuisine de son pays pouvait trouver des appréciateurs en Amérique du Nord.
Tout a commencé lors d’un festival à Saskatoon. Mme Konaté raconte : « Ils ont invité les gens à préparer et à vendre des plats de chez eux et j’ai proposé du jus de gingembre et de bissap ». Ce qui s’est passé a laissé Aminata étonnée. L’évènement avait une durée de six heures « mais au cours de la première heure, tous mes jus ont été vendus ! », raconte-t-elle.
L’expérience a été si positive que cela l’a motivée à participer à d’autres évènements pendant l’été. « C’est ainsi que j’ai commencé, avec des jus de fruits. Ces jus sont très populaires en Afrique de l’Ouest. Au Mali, on en trouve à tous les coins de rue. »
Lorsqu’elle s’est installée au nord du 60e parallèle, Aminata s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de restaurants proposant des plats d’Afrique de l’Ouest à Yellowknife. En même temps, elle a ressenti que bien qu’il s’agisse d’une ville isolée du reste du monde, les habitants de la capitale ténoise sont totalement ouverts aux autres cultures. Elle a donc décidé de se mettre à cuisiner, et de se faire remarquer sur le marché fermier. « À chaque fois j’avais de longues files d’attente », raconte Aminata.
Les gens du Nord, selon la cuisinière, « n’ont pas vraiment peur de découvrir de nouvelles saveurs, et il existe une diversité culturelle qui fait que les gens soient curieux »
Ce n’était qu’une question de temps avant que ses qualités comme artiste de la gastronomie commencent à gagner en notoriété. Le téléphone a commencé à sonner plus souvent et les messages arrivent. Et se multiplient les demandes pour servir de traiteur lors de divers évènements.
(Courtoisie Marion Perrin)
C’est ainsi que Aminata a décidé de développer une gamme de produits : jus, sauces, plats africains. « Il y a des plats du Mali et d’autres qu’on partage avec le reste de l’Afrique d’Ouest », explique-t-elle. « Je propose deux menus un avec les spécialités africaines comme la sauce d’arachide et après un autre menu “Africain revisité” ou la base, les épices et la manière de cuisiner sont africains, mais j’essaie juste de le rendre plus beau et l’adapter à la culture d’ici ».
Pour Aminata, la cuisine ouest-africaine se démarque « car elle est préparée à partir de produits naturels avec des épices que l’on ne trouve pas dans d’autres cuisines et la préparation est généralement cuite longtemps ».
(Courtoisie Marion Perrin)
Les assaisonnements, souligne-t-elle, sont un élément fondamental de tout l’art. « On a des épices qu’on ne trouve pas ailleurs, comme le soumbala ». Et après « il y a des techniques et des savoir-faire pour préparer le plat qui fait que c’est unique ».
Il n’est pas toujours facile de préparer les plats en raison d’un défi évident : trouver les bons ingrédients. « On ne peut pas dire qu’il y ait ici tous les ingrédients », commente Aminata. Elle explique qu’au supermarché on peut facilement trouver du gingembre, de la menthe fraiche ou de la banane plantée. L’hibiscus ou la fleur d’hibiscus c’est plus rare. Mais il y a beaucoup de produits que l’on ne voit jamais ici. « Normalement les produits dont j’ai besoin, j’essaie de les apporter quand je voyage en Ontario ou Alberta ».
Les contenants dans lesquels elle vend ses aliments et ses jus de fruits sont aussi achetés en ligne « et souvent le cout de leur envoi est plus cher que le cout de la marchandise ».
Malgré les épreuves, Aminata se fraye un chemin. « Ce n’est pas facile de bâtir. Si tu veux ouvrir un restaurant, il n’y a pas de locaux à louer ou alors c’est hors de prix. On se retrouve un peu limité et le gouvernement devrait travailler pour rendre le cout des résidences et les immeubles commerciaux accessibles et aussi nombreux ».
Elle estime que ces circonstances font que peu de gens prennent des risques en ouvrant de nouveaux restaurants à Yellowknife. « Cela freine les gens, il faut être très sûr de son coup avant d’ouvrir un endroit ».
Ne disposant pas d’un lieu physique pour ouvrir un établissement, Aminata vend ses sauces au Bush Orders Provisions, à Kam Lake, et peut être contactée à travers la page de My African Cuisine in YK ou par courriel.