PUBLIREPORTAGE – L’artiste néozélandaise TE KAAHU a eu l’opportunité de se produire devant le public du festival
Folk On The Rocks qui s’est déroulé à Yellowknife du 14 au 16 juillet.
Un rêve devenu réalité pour Em-Haley Walker qui visitait le Canada pour la toute première fois. « Pouvoir voyager, découvrir de nouveaux endroits et de nouvelles cultures est une énorme bénédiction pour moi. »
Une artiste à double face
Walker n’est pas à son premier coup d’essai. Depuis 2016, le public néozélandais la connait sous le nom de scène de Theia, dont le genre musical oscille entre musique électronique et pop alternative. TE KAAHU est né en 2020 durant la pandémie, alors que la jeune femme se voyait incapable d’aller sur scène en raison des mesures sanitaires. Les deux projets musicaux, bien que présentant des différences sonores et esthétiques marquées, ne sont pas mutuellement exclusifs. Au contraire, l’artiste insiste : « Je passe facilement d’un projet à l’autre. Chacun a un but différent, mais tous les deux sont une expression de moi-même. » TE KAAHU est encore moins un projet destiné à remplacer Theia sur le long terme. « De nouvelles musiques de TE KAAHU verront le jour, mais pas tout de suite, car je travaille également pour le premier album de Theia qui sortira début 2024. »
La musique au centre du projet
Son premier album, Te Kaahu o Rangi est sorti en 2022. Aucune maison de disque n’a été sollicitée. L’artiste tient à être indépendante : « Pour moi, il ne s’agit pas de chiffres, de ventes ou de succès dans les classements, aussi agréables que ces choses puissent être. Je n’ai jamais voulu que cette musique soit définie par des statistiques et j’ai veillé à ne pas tomber dans ce piège. »Une expérience plus nuancée au début de sa carrière – la pression de sans cesse chercher à créer un hit – lui a permis de voir les choses autrement : « J’avais le sentiment que je compromettais quelque peu ma vision artistique. »
L’autre particularité de l’album, c’est sa langue : toutes les chansons sont interprétées en maori. Que pense l’artiste des difficultés de compréhension que pourrait rencontrer un public comme celui de Folk On The Rocks ? « Cela ne m’inquiète pas que les gens ne comprennent pas mes paroles, car la musique est universelle. Ce qui est si beau pour moi, c’est que la musique a ce pouvoir – de combler les différences et de rassembler les gens, peu importe où ils se trouvent dans le monde. » Réduites à sa forme la plus simple, les paroles, devenant une mélodie, sont alors capables de transmettre des émotions fortes à qui l’écoute.
L’héritage Maori
Sur la pochette, l’artiste néozélandaise, dont le regard est intensément fixé sur le spectateur, tient dans ses mains un faucon. Le kaahu, connu sous le nom de Busard de Gould, est endémique de la région. « Dans ma tribu, ces oiseaux sont considérés comme des kaitiaki (des gardiens). Ils sont appelés manu rangatira et symbolisent l’autorité et le pouvoir divin. », explique-t-elle. L’image est puissante. Elle est un clin d’œil à la façon dont son peuple était représenté dans l’imaginaire des colons : « des sauvages nobles ». L’artiste continue : « Je trouve douloureux et traumatisant de voir la souffrance sur les visages de mes ancêtres lorsqu’ils posaient pour des portraits au milieu de la colonisation, de l’oppression, des guerres et de la confiscation des terres. » O Rangi est un hommage à sa grand-mère, Ranginara, qui signifie « au-delà des cieux » ou « lieu de repos céleste ». L’artiste ajoute : « Après le décès de ma grand-mère, je voyais souvent des kaahu et je me disais qu’elle me rendait visite sous cette forme. »
Pai Maarire, un des titres de l’album, signifie « bonté » et « paix ». Il est une référence à un mouvement de résistance pacifique vieille de plus d’une centaine d’années, qui encourage le peuple Maori à se battre pour leurs droits, mais aussi à « refuser la confiscation des terres aux mains des pakeha (les Néozélandais d’origine européenne) ».
Pour Em-Haley Walker, TE KAAHU est un projet artistique qui vise à guérir, restaurer et donner plus de pouvoir à son peuple.