Le festival Folk On The Rocks accueille cette année l’artiste rwandaise canadienne Empress Nyiringango, une voix singulière qui marie avec grâce les racines profondes de son héritage culturel et les sonorités contemporaines du jazz et du blues. Originaire de Kigali et aujourd’hui basée à Ottawa, Empress est une musicienne autodidacte et primée, connue pour son style unique qu’elle nomme « Jablur » – une fusion innovante entre jazz, blues et musique rwandaise.
Nyiringango est non seulement une chanteuse, elle est enseignante, interprète, actrice et scénariste dans le monde du théâtre. Originellement inspirée par son père d’un jeune âge, un vrai mélomane, elle a grandi dans un milieu d’harmonie et de créativité qui a aidé à faire grandir son âme d’artiste.
Chantant en kinyarwanda, swahili, français et anglais, elle touche par des textes empreints de résilience, d’amour et de paix. Son premier morceau, Agahinda, écrit en mémoire des victimes du génocide contre les Tutsi de 1994, a marqué le début d’un parcours artistique engagé, porté par une volonté de guérison collective à travers la musique. Son engagement artistique puise ses racines dans une profonde introspection et une volonté sincère de transmettre des messages de réconciliation et de paix. C’est à travers ses chansons qu’elle ouvre un espace de réflexion et de mémoire, où les blessures du passé se transforment peu à peu en forces créatrices.
Avant je parlais de constellation et d’espoir juste après le génocide, j’etais très jeune, mais c’était en 2004 que j’ai commencé. J’étais à l’université, j’ai écrit une chanson qui s’appelle Umurage et la chanson parle de la réconciliation, mais pour aller dans ça, ça demande beaucoup de résilience. Au fait, c’est dur de pardonner à ceux qui t’ont fait du mal ou bien les tiens.

Ces réflexions, à la fois lucides et empreintes d’émotion, illustrent la profondeur du chemin parcouru par l’artiste. Depuis ses premiers écrits jusqu’à ses projets les plus récents, Empress Nyiringango n’a cessé d’explorer les blessures, mais aussi les liens qui unissent les êtres humains au-delà des frontières. Son nouvel album UBUNTU, récemment nommé aux Canadian Folk Music Awards 2024 dans la catégorie Global Roots Album of the Year, témoigne de sa capacité à relier les cultures et à créer des ponts musicaux entre les peuples. Empress joue notamment de l’Inanga, l’un des plus anciens instruments du Rwanda, qu’elle mêle aux harmonies actuelles pour créer un univers sonore profondément touchant.
Sa participation au festival emblématique du Nord célèbrant la diversité artistique canadienne et internationale, incarne parfaitement l’esprit de cette grande fête sous le soleil de minuit. Empress se produira lors de Warm the Rocks, une mise en bouche musicale conviviale qui ouvrira une fin de semaine riche en découvertes et en émotions.
Un moment à ne pas manquer pour vibrer au rythme d’une artiste qui incarne l’espoir, l’unité et la richesse des cultures du monde.