« C’est la fin d’une aventure. Mon temps au NACC est terminé, plus de 13 ans de ma vie. J’y ai mis tout mon cœur et mon âme. Merci à tous mes collègues et artistes, vous avez touché mon cœur de tant de manières. Je ne vous oublierai jamais. » C’est en ces termes que Marie Coderre a commenté, début juillet dernier, la nouvelle sur son réseau social. La directrice du Centre Culturel des Arts du Nord (NACC) quitte son poste occupé depuis plus de dix ans. Retour dans les archives de L’Aquilon, sur ses années aux TNO qui auront assurément marqué la culture ténoise.
Lorsque Marie Coderre pose pour la première fois les pieds aux Territoires du Nord-Ouest en 2004, elle ne parle presque pas anglais et ne soupçonne pas encore que ce territoire deviendra le fil conducteur de sa vie professionnelle et personnelle. Visionnaire, engagée et profondément attachée aux communautés, elle a su transformer les organismes qu’elle a dirigés, élargir l’accès aux arts dans le Nord et bâtir des ponts entre les cultures. Son parcours est celui d’une francophone passionnée, venue du Québec, qui a su s’enraciner dans le Nord pour y faire fleurir la culture.
Arrivée aux TNO
Son voyage nordique commence en 2004 quand elle décide de quitter le Québec pour une nouvelle aventure. À l’âge de 21, elle se retrouve à Fort Smith, sans connaître l’anglais. La raison derrière ce grand changement ? Son intérêt envers les communautés autochtones. Durant les années qui suivent, Marie Coderre fait plusieurs aller-retour entre le Québec et les Territoires du Nord-Ouest pour pouvoir recevoir son diplôme en gestion et histoire de l’art. Elle déménage pour la ville d’Inuvik en 2007 et est engagée par l’Association des francophones du Delta du Mackenzie en tant qu’agente de développement. « C’est vraiment là que j’ai commencé à produire des spectacles, monter des expositions artistiques […] C’est là que j’ai beaucoup appris sur la gouvernance d’un organisme à but non lucratif, sur les sources de financement », confiait-elle en 2017 à L’Aquilon. Au cours de ces années à Inuvik, elle visite la capitale de Yellowknife pour un concert de clarinettes au NACC sans savoir qu’elle serait amenée à y travailler.
Transitions à Yellowknife
Après quelques bonnes années à Inuvik, en 2010, elle accepte un nouveau poste et devient la nouvelle directrice de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY). Marie a du pain sur la planche et donne énormément dès sa première année pour amener à la ville de nombreuses activités francophones. La directrice réussie à donner un coup de vie à l’AFCY, augmentant sa popularité et sous sa direction, l’organisme culturel francophone créé de nombreux spectacles et festivals de grande envergure dans la communauté. Pourtant, sa carrière à Yellowknife ne s’arrête pas à l’AFCY, car elle reçoit l’opportunité de travailler au NACC. Un choix difficile pour Marie Coderre. Après plusieurs délibérations, elle devient la nouvelle directrice générale et artistique du NACC en septembre 2012. « Pour moi, le NACC touche plus à mes cordes au niveau professionnel et personnel. »
Carrière au NAAC
Dès son arrivée à la direction du NACC en 2012, Marie Coderre transforme l’organisme culturellement pour l’ensemble des Territoires du Nord-Ouest. Elle renouvelle en profondeur la programmation en y intégrant davantage les cultures autochtones et francophones, tout en continuant à présenter des artistes de calibre national et international. Sous sa gouverne, le NACC devient bien plus qu’un théâtre. Il se tranforme en un lieu de rencontres, d’échanges et de rayonnement pour les artistes du Nord. Elle met en place des tournées dans les communautés éloignées, souvent en partenariat avec des acteurs locaux, et en plus de superviser plus de 50 spectacles annuellement, elle dirige aussi d’importants travaux de rénovation. « C’est pour attirer tous les groupes d’une communauté, offrir une option de plus pour la communauté. »
Ce n’est qu’un au revoir
Marie Coderre tourne une page importante de sa vie. Son dévouement, son énergie et sa passion auront enrichi la vie artistique de centaines de personnes et laissé une empreinte durable sur le territoire. Le Nord ne l’oubliera pas et son héritage continuera d’inspirer ceux et celles qui marcheront dans ses pas. Au NACC de lui trouver une successeure digne de son nom. Bonne continuation Marie et on l’espère… à bientôt.
