Durant sa jeunesse, Arnold Schoenberg n’étudie pas au Conservatoire de musique de Vienne. Sa formation aux structures théoriques fondamentales de la composition musicale lui a été enseignée par Alexander von Zemlinsky, pianiste, compositeur et professeur de musique.
Entre 1882 et 1892, Alexander von Zemlinsky fait des études au Conservatoire de Vienne, célèbre institution parmi les conservatoires de musique d’Europe. Durant cette période, il apprend à maitriser les techniques d’écriture et d’interprétation musicales instaurées par le Conservatoire. Au long de sa vie, Zemlinsky compose environ 80 œuvres reconnues parmi les meilleures des genres musicaux dans lesquels elles étaient composées. On retrouve notamment sept symphonies et huit opéras. Un des plus fameux, Es war einmal (Il était une fois), est inspiré par le conte de fées écrit par le poète danois Holger Drachmann. La première est présentée à l’opéra d’État de Vienne en 1900, dirigée par Gustav Mahler.
Toutes les œuvres de Zemlinsky sont écrites en suivant les techniques classiques que l’on retrouve chez les compositeurs de la Première école de Vienne et dans les œuvres des compositeurs du Romantisme. Techniques que suivra à son tour son élève Arnold Schoenberg. Ce dernier les applique avec grand succès dans ses premières compositions, à l’image deVerklärte Nacht (La Nuit transfigurée).
Vers la fin de la période du romantisme et les débuts de l’essor de la musique classique au modernisme, cette œuvre synthétise avec perfection les différentes techniques d’écriture musicale de l’histoire de la théorie musicale. Arnold Schoenberg l’écrit pour un sextuor à cordes, inspiré par le poème écrit par Richard Dehmel. L’histoire décrit une conversation entre deux amoureux qui se promènent dans un bosquet, à la lueur de la lune illuminant leur passage à travers les branches des grands chênes : « Je porte un enfant et pas de toi/Je vais à côté de toi dans le péché/Je me suis gravement compromise/Je ne croyais plus au bonheur/Et j’avais pourtant un lourd désir/D’une raison de vie, de bonheur maternel/Et de devoir, puis je me suis affranchie/…/La voix d’un homme parle/Que cet enfant qui est conçu ne soit pas une charge pour ton âme/O regarde comme l’univers brille clairement. »
Dans sa composition, Schoenberg représente avec beauté les dilemmes et émotions de ce poème.