le Samedi 20 septembre 2025
le Mercredi 17 septembre 2025 16:58 Culture

Ébréchée, une création théâtrale nordique francophone en plein air

Toutes les personnes participantes à la création de la nouvelle pièce Ébréché. À partir de la gauche, Benjamin Lavigne (conception sonore), Sophie Gareau-Brennan (co-mise en scène), Ketsia Vainadine Saint-Val (interprète), Miracson Saint-Val (interprète), Yann Lacoste (interprète), Clémence Roy-Darisse (interprète).  — Photo Élodie Roy
Toutes les personnes participantes à la création de la nouvelle pièce Ébréché. À partir de la gauche, Benjamin Lavigne (conception sonore), Sophie Gareau-Brennan (co-mise en scène), Ketsia Vainadine Saint-Val (interprète), Miracson Saint-Val (interprète), Yann Lacoste (interprète), Clémence Roy-Darisse (interprète).
Photo Élodie Roy

Début septembre, au crépuscule, la plage du parc Fred Henne s’est transformée en scène vivante pour une présentation unique d’Ébréchée, la pièce en chantier d’Amber O’Reilly. L’évènement prenait la forme d’une pratique ouverte : une poignée de spectateurs étaient invités à découvrir quelques scènes et à partager leurs impressions, dans une atmosphère intime et participative.

Ébréchée, une création théâtrale nordique francophone en plein air
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La scène d’ouverture de la pièce Ébréchée dans les eaux de la plage Fred Henne.

Photo Élodie Roy

Début septembre, le rendez-vous était donné au parc Fred Henne vers 19 h. Nous étions une dizaine d’invités, chanceux de pouvoir assister aux scènes 2 à 5 – sur dix – de la pièce Ebréchée. Déambulant d’un espace à l’autre, nous suivions Astride et Fred, frère et sœur en deuil et découvrions leurs conflits, leurs silences et leurs blessures. La nature environnante jouait un rôle central. La première scène : une table et deux chaises installées directement les pieds dans l’eau. Les deux comédiens utilisaient les vagues comme une métaphore puissante. Leur mouvement incessant traduisait à la fois la fragilité de la relation fraternelle et l’état troublé de l’esprit d’Astride, ballotée entre obsession et vulnérabilité.
« J’ai voulu représenter une parcelle de ma réalité, celle de vivre avec un trouble obsessionnel compulsif, confie Amber O’Reilly. La pièce explore aussi comment la nature peut devenir un remède ou un allié face aux défis de santé mentale. »

Nature et marionnettes

À chaque halte, les frontières entre réel et imaginaire se brouillaient : des marionnettes surgissaient, des sons inattendus résonnaient dans le vent et le sable sous nos pas nous rappelait que nous faisions partie intégrante de l’expérience. Cette proximité donnait une dimension presque spirituelle à la soirée. « Je voulais que la nature devienne une partenaire de jeu, qu’elle respire avec les personnages et dialogue avec leurs émotions », explique Amber.

Échanges avec le public

Après la présentation, Amber O’Reilly et son équipe ont pris le temps d’échanger avec nous. Elle a expliqué comment Ébréchée explore le trouble obsessionnel compulsif, mais aussi le rapport complexe que nous entretenons avec la nature : tantôt oppressante, tantôt guérisseuse. Ce moment de dialogue, simple et sincère, nous a permis de mesurer à quel point cette œuvre en devenir est nourrie de vécu personnel et de réflexion collective.

En quittant la plage, nous avions le sentiment d’avoir partagé quelque chose de rare : un fragment d’intimité artistique, à la fois émouvant et profondément nordique. Ceci était plus qu’une répétition, Ébréchée nous a invités à rêver, à réfléchir et à ressentir ensemble.