le Samedi 27 septembre 2025
le Dimanche 21 septembre 2025 8:05 Culture

L’essor de la musique classique au modernisme 39

Le contrepoint, avant l’essor de la tonalité et du modernisme, s’est imposé comme une référence essentielle de l’écriture musicale, de Palestrina à Bach. Ses racines plongent pourtant dans les chants monastiques et grégoriens, issus de la tradition orale et codifiés grâce à la notation neumatique.

L’essor de la musique classique au modernisme 39
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Jusqu’à l’essor de la musique classique et du modernisme, le contrepoint s’est affirmé comme un système d’écriture musicale fondamental, servant de référence aussi bien aux compositeurs qu’aux analystes des œuvres polyphoniques. Son apogée se reflète dans les compositions chorales de Giovanni Pierluigi da Palestrina, dans les œuvres instrumentales de Jean Sebastien Bach, ainsi que dans celles de la Première École de Vienne. Pourtant, ses origines sont antérieures aux paradigmes tonal et modal.

En ouvrant une perspective analytique à travers les données archéo‑historiques, on constate qu’une des premières sources de la musique humaine est le chant. Des chants, transmis oralement dans des communautés de chasseurs‑cueilleurs, prenant probablement une forme collective lors des rassemblements festifs ou religieux.

C’est dans les chants religieux catholiques romains que la musique classique, ou musique savante (de tradition orale), s’épanouit à partir du Ve siècle, dans les monastères et temples communautaires. Cette pratique amorce ensuite son évolution vers la notation écrite, au moment où la structure de la messe et la Règle de Saint-Benoît intègrent l’Office des heures (prières et méditations aux différents moments de la journée monastique). Pour guider l’intonation des chants, apparaissent alors les chantres, responsables de la coordination des chœurs composés d’adultes et de garçons. Afin de normaliser les mélodies à travers l’Église catholique, on adopte des signes graphiques appelés neumes. Et pour sélectionner, préserver et étudier les répertoires utilisés dans les temples, est fondée à Rome la Schola cantorum.

Les mélodies sont entonnées par une seule voix. Dans ce contexte, le terme voix désigne une ligne mélodique chantée par une ou plusieurs personnes à l’unisson. Ces chants sont appelés monodies ou chants monophoniques. En pratique, adultes et enfants chantent dans les mêmes gammes, mais à des hauteurs différentes. La recherche de la consonance devient alors le critère principal de composition et d’analyse.

Quatre siècles plus tard, lorsque la notation neumatique se structure mieux, le pape Grégoire, avec la Schola cantorum, étudie les bases des modes musicaux nouvellement établis. On en reconnait ainsi quatre principaux. Les notes musicales sont au nombre de six, ce qui ne permet pas encore la construction d’octaves, mais forme une série de septantes allant du Do au La. C’est dans ce cadre musical que prend forme le chant grégorien, dont les textes liturgiques sont chantés en latin.