le Lundi 29 septembre 2025
le Dimanche 28 septembre 2025 8:50 Culture

L’essor de la musique classique au modernisme 40

La naissance du contrepoint, comme méthode d’écriture musicale, accompagne l’évolution du chant grégorien, d’abord monodique et sans harmonie. L’innovation de Guido d’Arezzo au XIe siècle permit la superposition des voix, ouvrant la voie à l’art polyphonique magnifié par Palestrina.

L’essor de la musique classique au modernisme 40
00:00 00:00

La configuration théorique du contrepoint comme méthode d’écriture musicale nait et évolue en parallèle avec le chant grégorien, issu du plain‑chant. Ce chant monodique, ou monophonique, s’est développé au Ve siècle, sous la gouvernance du pape Grégoire Ier. Dès ses origines et jusqu’à la fin du premier millénaire, les premiers modes musicaux étaient utilisés, mais le chant grégorien demeurait monodique (et l’est encore aujourd’hui dans certaines traditions ecclésiastiques). Ce chant, fondé sur une seule ligne mélodique, pouvait être interprété par un soliste, par l’assemblée des fidèles ou par un chœur. Lorsqu’il était chanté en groupe, la même mélodie pouvait être exécutée par deux ou trois voix – celles des jeunes et celles des adultes – en respectant les mêmes notes à des hauteurs différentes. Cette pratique était considérée comme l’harmonie parfaite, que nous appelons aujourd’hui la simultanéité des notes en octaves.

Bien qu’une forme de polyphonie ait probablement existé dès l’Antiquité, dans les chants collectifs, son apparition dans l’écriture musicale ne survient qu’avec le moine bénédictin Guido d’Arezzo, au début du deuxième millénaire. Celui‑ci introduisit la position des six notes musicales sur une portée à quatre lignes, ce qui permit de noter des intervalles superposés. De cette innovation naquit le système du contrepoint, méthode d’analyse et d’organisation des sons visant à coordonner l’usage de plusieurs notes superposées dans une harmonie musicale. Dans ce contexte, l’usage des quintes fut privilégié, car elles étaient considérées comme les plus belles et les plus parfaites des harmonies. La quinte est un intervalle qui sépare deux notes de cinq degrés dans une gamme diatonique, soit trois tons et un demi‑ton.

Le développement du contrepoint permit non seulement de penser la consonance entre deux notes, mais aussi celle de plusieurs lignes mélodiques superposées. L’objectif était d’éviter les dissonances, considérées dès le XVIe siècle comme une véritable menace pour l’équilibre sonore, en particulier lorsque la note si fut intégrée à la gamme diatonique.

Le plus grand maitre de cette écriture chorale fut Giovanni Pierluigi da Palestrina, fortement influencé par le compositeur franco‑flamand Josquin des Prez. Palestrina composa des œuvres pour plus de dix voix, dans lesquelles chaque ligne mélodique résonnait en parfaite consonance, sans dissonance, notamment lors des interprétations à la basilique Saint‑Jean‑de‑Latran et à la basilique Sainte‑Marie‑Majeure de Rome.