Affiche du film Je m’appelle humain
Je m’appelle humain est un documentaire réalisé en 2020 par Kim O’Bomsawin, consacré à la poétesse innue Joséphine Bacon. D’origine abénakise, la cinéaste québécoise s’est imposée au fil des années comme une voix essentielle du cinéma documentaire autochtone. Pour cette nouvelle réalisation, elle dresse un portrait intime d’une femme à la force incroyable, qui incarne à elle seule toute la résilience et la dignité d’un peuple.
Originaire de Pessamit, sur la Côte-Nord du Québec, Joséphine Bacon est une figure majeure de la littérature autochtone contemporaine. Par ses poèmes, elle cherche à faire perdurer une langue tombée dans l’oubli et à donner une voix à l’histoire et aux croyances de son peuple. La caméra de Kim O’Bomsawin suit Joséphine dans son quotidien montréalais, mais aussi sur les terres de son enfance, le Nitassinan, afin de retracer son parcours qui l’a conduite petit à petit vers la poésie. Joséphine évoque ses souvenirs et raconte son parcours, marqué par quatorze années passées dans un pensionnat autochtone, de ses 5 à 19 ans.
C’est dans le sillage de cette expérience qu’est né son amour pour les mots. La poétesse explique que le mot poésie n’existe pas en Innu ; il n’aurait jamais été nécessaire de l’inventer, leurs vies entières étant poésie. L’écriture lui a permis de mettre des mots sur ce qui est innommable dans sa culture. Avec une immense sagesse, elle raconte son désir de transmettre la langue innue-aimun et les récits de son peuple pour que la parole de ses ancêtres ne s’éteigne jamais. À travers ce portrait, Kim O’Bomsawin met en lumière des enjeux profonds de mémoire, de vérité et de réconciliation.
Je m’appelle humain est une incursion dans l’histoire d’un peuple multimillénaire, un film qui invite à mieux comprendre la culture autochtone à travers le parcours d’une femme résiliente. Joséphine Bacon se bat sans relâche pour la transmission de la langue et du patrimoine de son peuple, utilisant les mots comme arme douce, un moyen de se reconstruire et de rassembler. Dans sa langue, « innu » veut dire « humain ». Et c’est précisément ce que nous rappelle ce documentaire : que l’humanité réside avant tout dans la mémoire, la parole et la transmission.
