le Samedi 13 Décembre 2025
le Dimanche 7 Décembre 2025 16:25 Culture

Séquence boréale : Monsieur Lazhar, enseigner pour réparer

  Crédit : micro_scope
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Cette semaine, je vous propose de (re)découvrir Monsieur Lazhar, réalisé par Philippe Falardeau, à voir sur la plateforme Crave. Ce film québécois d’une grande sensibilité explore le deuil, la reconstruction et la rencontre entre un enseignant d’origine algérienne et une classe marquée par une tragédie. Porté par Mohamed Fellag, le film rappelle la force de l’humanité dans les moments les plus fragiles.

Séquence boréale : Monsieur Lazhar, enseigner pour réparer
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Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

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Monsieur Lazhar, réalisé par Philippe Falardeau, est un film québécois de 2011 profondément humain qui porte un regard lucide sur des sujets de société tels que le deuil, l’amour, l’immigration, le multiculturalisme. Adapté d’une pièce de théâtre, il met en scène Mohamed Fellag, remarquable dans le rôle d’un enseignant d’origine algérienne qui arrive en plein cœur d’une école marquée par le décès d’une institutrice. Le film a connu un succès critique important : nommé aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film en langue étrangère, il a également remporté plusieurs prix, confirmant son statut d’œuvre majeure du cinéma franco-canadien.

L’histoire se déroule dans une école primaire de Montréal où une classe est marquée par le décès tragique de son enseignante. Dans ce contexte délicat, Bachir Lazhar est engagé pour prendre le relais dans la classe concernée. Les élèves, extrêmement bouleversés, doivent s’adapter à ce nouvel adulte aux méthodes peu communes pour le système scolaire canadien. Mais à mesure que les semaines passent, un lien se crée entre eux, porté par la patience et l’humanité de cet homme. 

Monsieur Lazhar met en lumière des thèmes très présents dans notre société contemporaine, à savoir le deuil et la reconstruction. Le réalisateur y dépeint comment l’arrivée de Bachir, figure nouvelle et bienveillante, devient progressivement un souffle d’apaisement pour ces enfants ébranlés. À travers son personnage, le film rappelle que, face à la perte, une présence extérieure peut parfois ouvrir une voie vers la guérison. Obstacles, chocs culturels et solitude dans un pays où il est parfois difficile de trouver sa place… le personnage de Bachir permet également d’explorer la complexité des parcours d’immigration. Le professeur porte son propre traumatisme qu’il tente de réparer à travers l’enseignement. Son vécu personnel résonne avec la fragilité de cette classe et chacun avance malgré ses cicatrices. 

Philippe Falardeau insiste sur l’importance du multiculturalisme dans notre quotidien et traite avec justesse des sujets sensibles. Il rappelle que les épreuves partagées créent des ponts entre individus venus d’horizons différents. Le film célèbre cette capacité qu’ont les êtres humains à se rencontrer et à se soutenir malgré leurs différences. Monsieur Lazhar est une œuvre dont le récit reste longtemps en tête et qui rappelle la force du dialogue et de la compassion.