le Jeudi 25 Décembre 2025
le Dimanche 21 Décembre 2025 8:19 Culture

L’essor de la musique classique au modernisme 52 

Entre héritage baroque et élan novateur, le classicisme musical redéfinit les lois de l’harmonie. De Bach à Haydn, l’orchestre symphonique s’affirme comme le cœur vibrant d’une nouvelle ère sonore.

L’essor de la musique classique au modernisme 52 
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C’est à la même période que la configuration de la symphonie comme genre majeur de la musique classique par Joseph Haydn, et que l’achèvement des compositions inachevées de Jean-Sébastien Bach par son fils Carl Philipp Emanuel, que débute la période historique du classicisme dans l’histoire de la musique. Celle-ci marque non seulement la consolidation du paradigme du contrepoint, perfectionné par Jean-Sébastien Bach, mais aussi l’émergence de nouvelles formes d’écriture musicale. Ces innovations explorent d’autres possibilités tout en respectant les règles du contrepoint, afin de construire des œuvres consonantes en évitant les dissonances.

Dans ce contexte, l’orchestre symphonique se structure à partir des orchestres de chambre du Baroque, où s’était développée la polyphonie instrumentale. Dès ses débuts, il est organisé en paires d’instruments appartenant aux trois grandes familles – cordes, vents et percussions. Progressivement, le nombre et la diversité des instruments augmentent. Les musiciens se disposent en demi-cercle, regroupés par pupitres (ensembles d’instruments identiques), chacun étant dirigé par un soliste principal, soutenu et harmonisé par les autres.

Chaque pupitre résonnant dans un même sous-système de timbres, leur disposition dans l’espace sonore est essentielle à l’interprétation des œuvres. Cette spatialisation est prise en compte par le compositeur au moment de l’écriture, et la réussite de la composition repose en partie sur l’usage du contrepoint pour atteindre une consonance globale.

Durant la période classique, le contrepoint continue à être perfectionné. Les règles fondamentales, établies par Jean-Sébastien Bach, demeurent et s’affirment, tandis que de nouvelles approches émergent, influençant profondément la polyphonie instrumentale de cette époque.

C’est dans ce contexte que l’école de Mannheim, réunissant Ignaz Holzbauer, Franz Xaver Richter, Johann Stamitz et son fils Carl (tous travaillant à la cour d’Autriche), joue un rôle central dans le développement de la musique classique. Ils agrandissent l’orchestre symphonique palatin, qui passe de 70 instrumentistes en 1762 à 89 en 1774. Ils introduisent également l’usage des gammes ascendantes rapides en crescendo, connues sous le nom de « fusées de Mannheim », destinées à produire une émotion intense. En parallèle, ils développent le « soupir de Mannheim », une gamme descendante s’éteignant lentement dans le silence.