le Mardi 8 juillet 2025
le Vendredi 21 juillet 2000 0:00 Divers

Quand la France s’y met

Quand la France s’y met
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La prise de la Bastille! Grand événement devant l’Éternel pour la France. N’est-ce pas cette prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, qui a marqué la Révolution française, révolution qui allait avoir des répercussions dans le monde entier, jusque dans le Nouveau-Monde, ici, chez nos voisins du Sud, je parle des Amerloques et … ici à Yellowknife.

Cette année, Pierre Lepage, chef du restaurant l’Héritage du Frolic a eu la brillante idée de souligner cette fête des Français. Et quoi de plus français, à part le pain, le vin, le pastis, le bérêt, le fromage, les cuisses de grenouilles, la Citroën, le général de Gaulles, le Concorde, un Didier ou un Thierry, Catherine Deneuve, Bourvil, Fernandel, la tour Eiffel, que la pétanque. Vous me suivez?

L’initiative de Pierre a attiré des tireurs de pétanque de tous acabits. Je vous jure, messieurs, dames, que ça tirait dans le stationnement du Frolic. Un petit coup de pastis (de pernod, mais c’est tout comme) et hop… c’est parti. Un petit air de musette, une bonne pluie plutôt froide. Rien n’arrête nos pétanqueux. Quand on a la pétanque dans le sang, peuchère, ce n’est pas une petite pluie qui va nous faire rater le cochonnet!

La plupart des gens présents n’avaient jamais tâté ni du cochonnet, ni de la boule… de pétanque. N’empêche qu’on a vu de grands talents se dessiner et… qui sait… militer pour la cause de la pétanque dans l’Arctique canadien! On a pu sentir que de grands fervents de ce sport venaient de naître. Il y en avait de tous les styles, de tous âges, de toutes grandeurs. Pendant que le râteau râtelait, les gens picolaient leur petit pastis. Point n’est besoin de parler français pour lancer la boule. Des amitiés se sont noués sur le terrain. Notre couple de retraités favori a même esquissé quelques pas de danse sous la pluie sur l’air de… non, pas de I’m singing in the rain, mais de… Parlez-moi d’amour, sous les regards attendris de la foule trempée.

À l’intérieur, un joueur d’accordéon s’en est donné à coeur joie avec de petits airs de bal musette, fièrement vêtu d’habits d’époque (de la guillotine!). Les gens ont chanté… et chanté… et bu… et rebu… et belotte et rebelotte. Du plaisir, il y en a eu là, fiez-vous à ma parole. Pendant ce temps, nos joueurs continuaient à se battre contre la pluie, le vent et leurs adversaires pour tenter de remporter ce grand prix convoité de tous : un voyage à Paris pour deux. Quel plaisir d’aller voir de grands champions du sport à Paris et surtout à Marseilles. Car n’oublions pas qu’il s’agit bien d’un jeu du Sud, qui sent bon la lavande fraîche.

Je crois que tous les participants de cette année n’ont de cesse à l’an prochain, pour s’inscrire à nouveau, forts des pratiques qu’ils auront faites tout l’hiver dans la neige et la glace. On se pratique quand on peut et surtout… où on peut. Il faut savoir s’adapter et si à Rome, on fait comme les Romains, à Yellowknife, on fait comme ça se fait ici, tout dans la neige. Vous ne me croyez pas? Allons donc! Vous vous promènerez un peu partout dans la ville cet hiver, et je vous le donne en mille que dans des petits recoins perdus, vous allez apercevoir… des joueurs de pétanque en train de se pratiquer. Vous ne les reconnaîtrez sans doute pas, car ils seront trop habillés, mais encouragez-les en passant et lancez-leur un petit juron d’encouragement, du genre peuchère. Ils seront ravigotés. N’oubliez pas que nous avons tous un rôle à jouer si nous voulons que ce sport soit enfin accepté aux Jeux olympiques et si nous voulons y avoir notre équipe, l’équipe de Yellowknife.

Je vous laisse vous pratiquer, et je vous dis à l’an prochain. Pour ma part, si je dois terminer cet article à la sauvette, c’est que que ma partie n’est pas encore terminée. Ciao a tutti et merci encore aux organisateurs de ce tournoi.

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