Les Olympiques sont commencés depuis quelques jours. Je suis perplexe et plutôt partagée face à cet événement prestigieux! Le brouhaha suscité par ces Jeux vient vous chercher jusque dans les replis de votre lit. Pendant les Jeux, il n’y en a que pour ça. À la télévision, c’est un bombardement de tous les instants, à la radio, ça catapulte fort, dans les journaux, non seulement la section des sports en est bourrée, mais les autres sections cèdent également leur place aux analyses socio-politique des Jeux. Bref, tous les moments de votre vie sont marqués par les Olympiques, dès que vous consultez les médias, peut importe lequel! Le malheur, à mon sens, vient de toute l’ampleur économique qu’on accorde à ces Jeux. Souvenez-vous, à Atlanta, de cette ville de Coke qu’on avait transformé en musée du Coke. Tout était axé sur Coke. Et comme, à ce qui semble, il n’y a rien à exposer de valable à Atlanta, on exposait…du Coke : des vieilles bouteilles, des neuves, des moins neuves, des grosses et des petites. Franchement, les Américains ont encore une fois prouvé de quelle grande culture ils étaient issus. Je pourrais parler d’autres pays et d’autres enjeux économiques mis en évidence, mais je trouve qu’Atlanta demeure un bel exemple du côté économique tordu des Jeux. Donc, le point de vue économique est vraiment l’une des principales raisons d’être des Jeux. Et comme un malheur ne vient jamais seul, il y a tout l’aspect politique qui vient jeter une autre ombre au tableau de la grande diaspora olympienne. Les pays s’affrontent désormais dans l’arène olympique. Depuis le début des nouveaux jeux, jamais il ne s’est passé d’Olympiques qui ne soient entachés de quelque scandale politique. Si la Chine participe, nous on n’y va pas. Si la Corée du Sud est là, nous, on n’y va pas (Imaginez un peu que cette année, la Corée du Nord et la Corée du Sud marchaient main dans la main lors du grand défilé! Peut-être pour mieux se tirer dessus une fois les Jeux finis!). On en finirait plus d’énumérer tous les événements politiques qui ont eu lieu autour des Olympiques. Contentons-nous de constater que pour plusieurs pays (surtout les pays riches), les Olmpiques sont l’occasion de démontrer leur hégémonie et leur supériorité sur les autres. Je reviens encore une fois à ma tête de turc (si vous me permettez de leur donner ce nom), les États-Unis. Tout comme moi, vous avez dû, à l’occasion, en pitonnant sur la télé, regarder quelques minutes une compétition diffusée par nos voisins du sud. Bizarre, mais c’est ainsi. Il n’y en a que pour eux. Vous avez une compétition de natation, vous n’allez voir que le couloir de l’Américain, même s’il est le douzième de douze. Vous regardez le plongeon : on dirait qu’il n’y a que les Américains qui plongent. Et lorsque par malheur, un athlète sur lequel tous les yeux yankees étaient tournés perd, les Américains vont même aller jusqu’à prétendre ou laisser entendre qu’il y a peut-être eu tricherie. (Souvenez-vous de Donovan Bailey). Oui, les Américains sont ainsi. Non seulement ils ne se contentent pas d’envahir la planète avec leur culture à la Mickey Mouse, mais il faut aussi qu’ils remportent toutes les compétitions prestigieuses aux Olympiques, sinon, c’est la honte, la grande honte.
Bon, assez des voisins. Parlons maintenant des vraies vedettes des Jeux, des vedettes trop souvent oubliées (sauf les premiers). Pour se rendre aux Olympiques, les athlètes ont pratiqué des heures et des heures. Ils sont devenus les premiers de leur ville, de leur région, de leur province ou canton, ou peu importe, et finalement, ils sont les meilleurs de leur pays et parmi les meilleurs du monde. Ils en ont bavé et ils en ont passé des heures à tenter de devenir les meilleurs. Mais malheureusement, dans ce monde de premiers, les autres sont bien vite oubliés. Le deuxième n’a peut-être qu’un dixième de centième de seconde de moins que le premier, mais tous les honneurs sont pour le premier. Je trouve bien dommage que souvent, les jeunes reviennent complètement désabusés de ces Jeux, car s’ils ne sont pas revenus les premiers, la gloire n’est pas pour eux. Ils devront se contenter de l’embrassade de leurs parents et de leur « coach » et reprendre le rang, avec nous, pauvres humains bien ordinaires. J’en aurais encore bien à dire, mes pensées se bousculent. Je n’aborde pas le sujet du dopage, des pays pauvres qui n’ont pas d’argent pour envoyer leurs athlètes, de l’endettement après les Jeux, etc. Bien d’autres en ont parlé avant moi, et bien d’autres en parleront après moi. Je vous laisse sur ces pensées. Je croyais démêler mes émotions controversées quant aux Jeux, mais je me rends compte que je me pose encore plus de questions qu’auparavant. C’est ainsi.