le Samedi 28 juin 2025
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Légendes urbaines

Légendes urbaines
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Les légendes urbaines, ça vous dit quelque chose? Vous savez, ce sont ces histoires, souvent abracadabrantes inventés de toutes pièces qui circulent et qui deviennent tellement crédibles et tellement racontées à toutes les sauces, qu’elles font partie du paysage urbain. Les légendes urbaines portent d’ailleurs bien leur nom. Ce sont des légendes (définition du Petit Larousse : récit à caractère merveilleux, où les faits sont transformés par l’imagination populaire ou l’invention poétique) qui naissent en ville. Ces légendes se propagent à une vitesse faramineuse et s’infiltrent dans bien des couches de la population, pour ne pas dire toutes (sauf quelques incrédules).

Ainsi, quand j’étais jeune, il y avait une légende urbaine qui circulait à qui mieux. Il s’agissait d’une jeune fille qui fréquentait le département de médecine de l’Université Laval (j’ai également entendu d’autres versions, mettant en vedette d’autres universités). Donc, cette jeune fille venait d’entrer en médecine et elle est allée dans un genre de party d’initiation le soir. Tout s’est bien déroulé. Rien de dégueulasse ne s’est passé. Bref, elle est entrée dans sa chambre du campus, le soir, fatiguée, mais heureuse de sa soirée. Elle avait eu certaines craintes de cette soirée d’initiation, mais il semblait que toutes les histoires qu’elle avait entendues étaient surfaites. Elle rentre donc, peinarde, pour se coucher. Elle se glisse donc dans son lit pour y trouver… un bras humain. D’autres étudiants s’étaient glissés dans sa chambre, pendant le party, pour y mettre un bras d’un corps disséqué. On a retrouvé la jeune fille le lendemain, dans la garde-robe, le bras du cadavre dans la bouche, qu’elle était en train de dévorer à pleines dents. Ses cheveux étaient devenus tout blancs en raison de la peur. On l’a enfermée et elle n’est jamais ressortie de l’asile.

Voilà une légende qui a obtenu ses lettres de noblesse au Québec, à une certaine époque. Tout le monde en avait sa version : un bras, une jambe, une tête, les cheveux blanchis, les cheveux qui ont tombé, etc. Bien sûr, cette histoire ne s’est jamais passée. Mais je vous jure, la légende urbaine était tellement bien ancrée, que certaines femmes hésitaient d’aller en médecine en raison de cette légende.

Il y a eu la légende des jeunes qui, laissés par leurs parents pour une soirée, s’étaient faits dévorer par des loups. Cette légende s’était propagée au Lac Saint-Jean, et a hanté nos soirées d’enfance. On se racontait cette histoire et on avait tellement peur d’aller dans le bois. Ce n’était qu’une légende.

Existent également toute une série de légendes ayant le diable comme personnage principal. Ainsi, encore au Lac Saint-Jean, il y avait une salle de danse, située dans le milieu de nulle part. Elle était située sur un espèce de terrain vague où les arbres ne poussaient pas. La légende raconte que cette jeune fille s’est sauvée de chez elle pour aller danser avec son amoureux. Ils ontdansé et dansé toute la soirée. À la fin, l’amoureux a pris sa blonde dans ses bras et s’est sauvé avec elle sur un grand cheval noir. Là où se tenait le cheval, ni l’herbe ni les arbres n’ont jamais repoussé. On n’a jamais revu la jeune fille…ils la cherchent encore. De nos jours, les légendes urbaines prennent une nouvelle forme. Il s’agit de médicaments, de causes de maladies, etc.

Ainsi, il y a quelques mois, une rumeur courait à savoir que les antisuforifiques pouvaient causer le cancer du sein. Eh bien! Détrompez-vous. Il s’agit là, croyez-le ou non, d’une légende urbaine. En effet, selon une enquête de la sérieuse revue Protégez-vous, enquête effectuée auprès de plusieurs médecins et spécialistes. Et je cite le Protégez-vous : « Un message alarmiste concernant un lien possible entre les antisuforifiques et le cancer du sein circule depuis plus d’un an dans Internet. Des spécialistes démentent cette légende urbaine. » Et, en continuant de m’inspirer du Protégez-vous, je cite d’autres exemples récents de légendes urbaines : les shampoings contenant du sulfate lauryl de sodium, Les bananes de Costa Rica. Les crèmes solaires à l’épreuve de l’eau.

Donc, autant de légendes urbaines qui viennent fausser les données sur votre santé. Si vous désirez en savoir plus sur les antisudorifiques, vous pouvez consulter le site Web de la Société canadienne du cancer : www.cancer.ca/indexf.htm Vous trouverez réponse à vos interrogations et des détails sur les antisudorifiques.

Je suis certaine que vous avez vos propres légendes urbaines en tête. Si ça vous tente, écrivez-moi et nous en ferons l’objet d’une autre chronique ultérieure, avec plusieurs de ces légendes. C’est intéressant, quelquefois drôle et, à l’occasion, ça prend des proportions dramatiques.

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