Le matin, en arrivant au bureau, elle est assise bien face de la porte et elle observe le visiteur ! Isabelle vit à Yellowknife depuis presque cinq ans. « Je voulais apprendre l’anglais, mais le hic, c’est que j’ai travaillé pour la Fédération dès mon arrivée. J’ai pas trop pratiqué, mettons », avoue Isabelle, qui se prépare à retourner au Québec, à St-Alexis des Monts.
« Quand je suis arrivée ici, un 23 mars 1996, il faisait – 44šC. Je me revois encore. Je pensais que ma face allait tomber par terre à cause du froid », s’exclame Isabelle (ou Picard pour certains intimes) ! On l’avait prévenue qu’il faisait froid mais « je ne sais si j’écoutais », avoue t-elle. « Oh mon dieu, j’avais même acheté des teintures pour mes cheveux en pensant qu’il n’y en aurait peut-être pas », se rappelle t-elle en riant. « Tu ne peux pas t’imaginer ce que c’est le Nord tant que tu n’y es pas allé. C’est le plus beau pays avec ses espaces, sa vie communautaire et les liens familiaux. Nos liens avec nos amis deviennent forts parce que la plupart des gens qui arrivent sont seuls. »
Le Nord pour Isa « ce sont les plus beaux étés du monde ». Quel est ton meilleur souvenir ? Elle réfléchit longuement et répond : « les couchers de soleil au lac Prosperous ». Puis, elle croise ses bras et parle tout haut. « Est-ce que j’ai des plus beaux souvenirs? Ce sont tous des beaux souvenirs. Je ne serais jamais partie », admet Isabelle, perdue dans ses pensées.
Il y a toutefois quelques petites choses dont elle ne s’ennuiera pasŠ « Les maringouins, les -40šC, un certain André (boubou) Boulanger qui m’agace tous les jours », dit-elle en riant puisque le dit André vient d’entrer. « Aie, c’est au boutte ! Tu pars dimanche », s’exclame André. « Ouais », de répondre Isabelle d’un air pas convaincu. « C’est le grand dérangement », avoue-t-elle.
Même si elle quitte Yellow-knife, elle en emporte toutefois une partie avec elle, son homme, son Fred, qu’elle a rencontré ici, grâce à sa belle-mère, persévérante, et à un certain rédacteur en chef, joueur de tours ! Alain Bessette, le rédacteur de L’Aquilon, avait mis une petite annonce dans le journal pour trouver un homme à Isabelle. Michel Bérubé (qui est maintenant le beau-père d’Isabelle) avait répondu à l’annonce pour rigoler avec Isabelle. Quelques semaines plus tard, Isabelle rencontrait le fils de Michel, Fred.
C’est donc Isabelle, Fred et Kiwi, le second amour (poilu aux yeux de loup) d’Isabelle, qui partiront dans quelques jours pour un nouveau départ. « Je veux fonder une petite famille, voyager, être heureuse, vivre au jour le jour et revenir faire un tour à Yellowknife ! » Bonne chance Isa et gros bisous de tous ceux et celles que tu as fait sourire au long de ton séjour à Yellowknife.